Fouta Djallon, Guinée, révolution islamique, animisme, Peul, Jaxanke, Mandingue, Poulis, Jallonke, Thierno Ibrahima Sambegou, Thierno Mamadou Cellou, Alfa Mamadou Sadio, Alpha Amadou, Thierno Souleymane, Thierno Saliou Bala, Alfa Ibrahima Sory, bataille de Talansan, marabout
Au XVIIIe siècle, l'Afrique connaît plusieurs événements en particulier l'islamisation et la traite atlantique qui ont entraîné des bouleversements sociaux, politiques et économiques. Le Fouta Djallon (Guinée), massif montagneux n'y échappera pas. Terre animiste, les musulmans voulaient changer l'ordre établi. Des événements internes et externes sont à l'origine de cette révolution qui a opposé animistes et musulmans. Ses répercussions ont été à la fois politiques et sociales.
[...] Elle a provoqué des mutations sociopolitiques et à changer le devenir du Fouta Djallon avec la prédominance des musulmans aux dépens des animistes. Le succès de cette révolution eut un écho dans la région et revigora les adeptes de l'islam militant. Les leaders de la révolution toorodo de 1776 en firent une source d'inspiration. Comme on l'a vu, cette révolution n'était pas une guerre ethnique entre Peuls et Jallonke, mais une guerre religieuse entre musulmans et païens. [...]
[...] En effet il y'a eu une migration des Peuls musulmans du Boundou, du Fouta Tooro, du Macina et du sahel vers le Fouta Djallon, elle était favorisée par la recherche de pâturage. Cette immigration renforça considérablement le poids des musulmans au Fouta Djallon. Les Peuls étaient des bergers et le développement du commerce atlantique entraîna parallèlement l'essor du commerce de bétail et du cuir dont la taxation par l'aristocratie païenne créa un fort mécontentement. De fait la place économique des Peuls progressa nettement et par conséquent ils deviennent probablement la communauté la plus riche. [...]
[...] Au point culminant des combats, un musulman originaire de Boundou Tira avec son fusil à pierre. Le retentissement de la détonation fut comme de la foudre. Ainsi les païens pensèrent que les musulmans avaient invoqué leur Dieu qui leur a envoyé de la foudre. Par la suite les forces animistes se désemparèrent. Malgré leur infériorité numérique (99 contre 1200), les musulmans vinrent à bout de ces forces païennes qui subissent une défaite fatale. Pouli Garme chef des armées animistes fut tué avec plusieurs de ces compagnons. [...]
[...] La loi coranique fut établie, toute transgression était sévèrement punie. Toutefois les traditions peules subsistèrent et restèrent en vigueur dans la théocratie. Dans les familles existait une prédominance du droit d'aînesse. Bien que la révolution a été cosmopolite, les Peuls devinrent les maîtres du Fouta Djallon ce qui favorisa le développement de leur culture. La société était également inégalitaire. En effet la pratique de l'esclavage était très présente, tous les dignitaires avaient des esclaves qui étaient à leur service. Conclusion Le Fouta Djallon à l'instar du Boundou (révolution islamique en 1690) a connu une révolution qui avait des racines externes et internes. [...]
[...] En outre le Fouta Djallon n'échappa pas au contexte régional. Plusieurs cheffes religieuses islamistes émergèrent dans le pays et s'inspirèrent du mouvement maraboutique de Nasr al Dinh qui a mené la guerre des marabouts contre les royaumes païens entre 1673 et 1677. Un mouvement maraboutique se constitua et regroupa en plus les Peuls, les Mandingues et les Jaxanke qui s'activaient dans le commerce local, l'objectif était de construire un grand état islamique à la place des petits royaumes animistes. Ces facteurs internes se sont additionnés aux facteurs externes et ont donné lieu à une insurrection islamiste contre les chefferies animistes en 1725. [...]
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