Imprimerie, imprimé, Johannes Gutenberg, scribe, invention, manuscrit
« Le guerrier, écrit Régis Debray dans Le Scribe, préfère l'aède, qui lui fait un poème, au forgeron, qui lui fabrique des armes. » Voilà qui atteste, sans nul doute, de la valeur surestimée de l'écrit depuis ses lointains débuts et ici, jusqu'au Moyen Âge. Or, si l'on connaissait, depuis longtemps, le moyen de reproduire industriellement une figure, c'est entre 1450 et 1500, que, délaissant les codex, de nombreux incunables furent imprimés.
[...] D'autres copistes, enfin, se réunissent et travaillent collectivement « à la demande » formant une corporation nouvelle, celle des maitres d'écriture[2]. En outre, si au sortir du XIVe souvent considéré comme un siècle difficile en raison des différentes épidémies qui se sont abattues sur l'Europe, la population apparaît réduite parfois de moitié[3], il faut cependant noter que la fin du Moyen Age reste accréditée d'un accroissement démographique considérable, on parlera d'ailleurs « âge plein », amorcé dès le XII e XIIIe siècle. [...]
[...] Gilles POLIZZI, Anne RÉACH-NGÔ, dirs, Le livre « produit culturel » ? De l'invention de l'imprimé à la révolution numérique Paris, Orizons, coll. Universités p. Elisabeth L. Eiseinstein, La révolution de l'imprimé. [...]
[...] Remarquons que les humanistes employaient le mot liber, désignant à la fois les deux types de supports. Très longtemps également la structure fondamentale de l'écrit et les conventions de lecture n'ont pas changé. D'ailleurs, la fonction d'imprimeur et de copiste seront, pour beaucoup, cumulées. Ce qui explique cette stabilité dans la forme. Arrêtons-nous à présent sur les conséquences culturelles de la naissance de l'imprimé. Nous noterons en premier lieu que le livre devient, dès lors, un objet de culture[5] accessible à un plus grand nombre. [...]
[...] A l'image du héros de l'Odyssée, seul initié à l'ordre universel, méfions-nous de ce que le prééminence de la pensée détermine toujours le but de toute avancée, proclamée comme telle par ceux qui y ont intérêt. BIBLIOGRAPHIE : Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Jean_Martin] L'Apparition du livre (1957). Jacques Stiennon, L'Ecriture. Peter Bill, Measure of Multitude: Population in Medieval Thought Les usages de l'écrit du Moyen Âge aux Temps modernes. Extrait de l'entretien avec Roger Chartier. Propos recueillis par Étienne Anheim et Pierre Chastang. Dominique Guellec, Gutenberg revisité, Une analyse économique de l'invention de l'imprimerie, Office Européen des Brevets München, Allemagne. [...]
[...] En effet, l'impression de feuillets plus nombreux et d'un cout plus élevé imposa la recherche de nouvelles solutions. C'est ainsi que d'autres changements sont opérés et que «les repères de couleur qui balisaient les textes de théologie et de droit disparurent et les lignes des romans se resserrèrent ». Peu à peu donc, les impératifs économiques sont mis en face de la démocratisation de l'accès à l'écrit qu'ils transforment ainsi que sa mise en page, vulgarisent et objectivent en même temps. [...]
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