Comment l'imprimé a permis à des idées nouvelles de se diffuser et s'échanger à travers l'Europe, notamment l'essor du mouvement humaniste.
[...] L'étude des inventaires de décès confirme cette importante diffusion. Ils nous renseignent sur le nombre croissant de propriétaires de livres, et ce, dans l'Europe entière. Dans la ville de Valence, entre 1475 et 1550, le livre est attesté dans un inventaire sur trois. Les clercs sont, dans cette région, la classe possesseur la plus nombreuse devant les nobles et les travailleurs manuels. Une nouvelle pièce entièrement consacrée à la lecture et la réflexion sur les ouvrages voit alors le jour. [...]
[...] Les fautes y sont également bien plus rares. Par cette invention, l'ensemble du procédé d'impression change et permet l'apparition d'un nouveau corps de métier ayant ses propres règlementations et suivant la même hiérarchie : l'apprenti, à force de travail, pouvait devenir maître puis compagnon. C'est un corps de métier nouveau qui apparaît. Un tel changement peut s'apparenter à la première forme de révolution provoqué par l'imprimé. D'abord dans l'Empire Germanique, la technique de l'impression se généralise dans l'Europe entière et permet la diffusion d'ouvrage à grande échelle. [...]
[...] La première empreinte de cette révolution réside, dans le cas de l'imprimé, dans la façon de concevoir des livres. Celle-ci change radicalement ce qui a provoqué dans le même temps la naissance d'un nouveau corps de métier. Au Moyen-Âge, en effet, scribe et enlumineur représentent une classe à part, participant conjointement à l'écriture et la copie des textes. Dans un premier temps regroupés dans des scriptoria au sein de monastères, ils se rapprochent de la société civile en écrivant pour les ouvrages destinés aux élèves et professeurs des premières universités au XIII[e] siècle. [...]
[...] Les bibliothèques personnelles des érudits gagnent en ouvrages. Des figures comme Alde Manuce à Venise ont participé, à la fin du XV[e] siècle, à la publication intensive d'ouvrages savants et à leur diffusion, notamment dans ce format de poche. On doit à Alde l'Ancien près de cent trente publications. Les humanistes ont souvent été très proches des éditeurs qui donnaient vie à leurs idées ; parfois même l'éditeur se muait en penseur humaniste, sous l'effet de la dynamique insufflée par les précurseurs du mouvement. [...]
[...] Toutefois, quelques décennies après la naissance de l'imprimerie, des éditions critiques se développent au sein des centres universitaires qui avaient accès aux techniques nouvelles. Leur diffusion n'en est que plus rapide. Erasme publie avec Froben ses ouvrages les plus célèbres, dont l'Eloge de la folie, dans lequel il dresse une critique allégorique des plus hautes strates de l'Eglise. Elle qui espérait tant du pouvoir de l'imprimé se voit attaquée. Par la suite, les idées réformatrices de Luther connaissent une diffusion de la même ampleur. [...]
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