Le XIXe siècle est considéré comme le siècle qui a vu naitre la discipline ayant pour objet l'écriture de l'histoire : l'historiographie. Cette venue bouleverse le monde intellectuel, alors déjà en pleine agitation, en amenant de nouvelles méthodes, de nouveaux principes et en provocant une multiplication du nombre de publications. Il se trouve que beaucoup de ces publications concernent la période de la Révolution française, événement majeur de cette époque, et ce tout au long du siècle.
[...] Pour finir, les Jacobins considéraient que la Révolution été un bloc dont on ne pouvait critiquer les éléments sans remettre en cause l'ensemble. Même les œuvres plus singulières,comme celles de Buonarroti, affirmant qu'un complot des sociétés secrètes se cacherait sous la Révolution française rencontre du succès. Outre l'influence d'une idéologie politique, l'historiographie a aussi subi les fluctuations des courants littéraires. La sensibilité romantique par exemple, explorait les moments marquants de l'évènement de 1789 et le légendaire du temps passé notamment avec la période du Premier Empire. II. [...]
[...] I. La révolution vécue par ses contemporains Un événement qui va devenir source de prolifération littéraire. Naissance de l'historiographie, champs de bataille idéologique II. Nouvelles perspectives. Le tournant décisif aux alentours de la Révolution de 1830 Nouvelles lectures de la Révolution sous le Empire III. De la chute de l'Empire à la commémoration du centenaire Instauration de la III° République et institution du courant méthodique La III° République et la question du centenaire I. [...]
[...] C'est ainsi que l'engouement pour le thème de la Révolution naquit et c'est à partir de là qu'il va commencer à s'étendre. Citon Claude Mazauric : on pensait l'histoire de la révolution comme si celle-ci continuait à travailler la pâte historique alors même qu'on avait eu de cesse, dès 1795, plus encore après 1800, et puis encore après 1815, d'en proclamer la terminaison . Naissance de l'historiographie, champs de bataille idéologique Napoléon dira à Sainte-Hélène, selon la transcription de Bertrand : Il n'y a en France que deux choses, la Révolution et la Contre-Révolution ; l'ancien et le nouveau régime ; les privilégiés et le peuple [ ] Ainsi en dernière analyse, il n'y a que deux partis [ ] les ultras et de l'autre, les hommes de la Révolution : les blancs et les bleus. [...]
[...] Ce dernier ouvrage montrera que la révolution est l'aboutissement d'une longue évolution depuis le Moyen Âge, puis que le développement du commerce et de l'industrie entraînera la transformation des sociétés agraires traditionnelles, et soulignera enfin un progrès de la bourgeoisie et son désir de plus en plus irrésistible de participer au gouvernement. D'autres ont adopté des points de vue différents tels que Joseph de Maistre et Chateaubriand, qui prirent le chemin de la contre- révolution. Le premier, royaliste, considère la Révolution comme une manifestation de la Providence, qui ne cesse d'intervenir dans le cours des affaires humaines (de même pour les guerres). [...]
[...] La particularité de l'historiographie de la Révolution française vient donc de ce fait. Dans cette perspective, les discours des principaux protagonistes s'élaborent peu à peu, au fil des événements, et écrivent l'histoire dès qu'elle est vécue. Quelques-uns, cependant, ont eu en outre le temps de tirer des leçons de leur expérience. Les textes de Barnave Introduction à la Révolution française, originellement nommée De la Révolution et de la Constitution ou de Condorcet, ou encore les Mémoires de Mme Roland illustrent cet effort en proposant une réflexion sur les principes du devenir de l'humanité. [...]
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