Inhérente à toute révolution, la principale difficulté à laquelle se trouvent confrontés les révolutionnaires est de terminer la révolution qu'ils ont initiée.
Ainsi, à l'été 1791, les libéraux décident, en vain, qu'il est temps de fixer la Révolution. C'est cette même volonté de mettre en terme à la Terreur et à la Révolution qui anime la Convention thermidorienne en 1794.
C'est finalement l'arrivée de Napoléon Bonaparte au pouvoir qui semble mettre un terme définitif à la Révolution française grâce au maintien sélectif des acquis révolutionnaires entrepris par l'Empereur.
Mais la chute de Napoléon Ier et le retour des Bourbons, toujours très attachés à l'Ancien Régime, sur le trône de France peuvent susciter la crainte d'une nouvelle période révolutionnaire en réaction à une Restauration qui tente d'oublier le souvenir de la Révolution.
La Révolution française constitue un tournant dans l'Histoire. C'est pourquoi le premier XIXe siècle est nécessairement profondément marqué par son influence. Durant cette période, elle ouvre des perspectives inédites et spécifiquement françaises qui la perpétuent à travers de nouveaux clivages relatifs à son acceptation ou à son rejet.
Il convient donc de se demander si la Révolution française est bien achevée dans la première moitié du XIXe.
[...] Par son action, la Révolution française qui pouvait sembler achevée redevient brusquement d'actualité. Les libéraux vont en tirer parti Une chance de reprendre la Révolution française avant qu'elle ne bascule vers la démocratie saisie par les libéraux Depuis le tournant de 1792, les libéraux regrettent d'avoir échoué à fixer la Révolution dans son modèle libéral modéré. Ils admirent profondément les révolutions anglaises de 1649 et 1689 pour leur maîtrise. Le coup d'Etat du 25 juillet 1830 leur offre une occasion unique de donner une issue différente à la Révolution française. [...]
[...] Mais l'inconsistance de l'interprétation de 1793 de la part des hommes de 1830 condamne le régime nouvellement établi à l'échec. III Refaire la Révolution française 1. Le retour de 93 ? Entre 1830 et 1848, la France renoue avec l'instabilité. En effet, les Trois Glorieuses qui ont mis le peuple dans les rues ont contribué à instaurer une ambiance très tendue à la limite de l'insurrectionnel. En outre, la révision de la Charte de 1814 établit un lien contractuel avec le nouveau Roi, ce qui affaiblit sa légitimité. [...]
[...] En ce sens, même si la Révolution française n'est pas achevée en termes de réalisation des revendications au début du XIXe siècle, elle semble en cours d'achèvement en tant que renoncement à un processus violent. Cet achèvement correspond en premier lieu à un désir d'achèvement quasiment unanime, désir de passer à autre chose après une période longue et éprouvante qui a vu la France, entre 1792 et 1815, engagée dans une guerre sans interruption. Certains républicains, certes, restent actifs et organisent des actions pour tenter de renverser la Restauration au sein de sociétés secrètes telles la Charbonnerie. [...]
[...] La Révolution française est-elle achevée dans la première moitié du XIXe ? Introduction Inhérente à toute révolution, la principale difficulté à laquelle se trouvent confrontés les révolutionnaires est de terminer la révolution qu'ils ont initiée. Ainsi, à l'été 1791, les libéraux décident, en vain, qu'il est temps de fixer la Révolution. C'est cette même volonté de mettre en terme à la Terreur et à la Révolution qui anime la Convention thermidorienne en 1794. C'est finalement l'arrivée de Napoléon Bonaparte au pouvoir qui semble mettre un terme définitif à la Révolution française grâce au maintien sélectif des acquis révolutionnaires entrepris par l'Empereur. [...]
[...] La république de 1848 tente d'achever la Révolution française ; mais elle va aussi au-delà. Le contexte de la révolution industrielle donne à la révolution de 1848 une dimension prolétarienne ; c'est ainsi que sont par exemple créés les ateliers nationaux. La nouvelle république, par opposition à la première, est également pacifique. Cette modification des enjeux, en partie causée par une modification structurelle de la société, indique une mutation des perspectives ouvertes par la Révolution française. Ce dépassement de la Révolution française témoigne de la possibilité de voir 48, qui atteint et dépasse les revendications révolutionnaires, mettent un terme à la Révolution française. [...]
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