Dès l'été 1789, on invente le terme d'« Ancien Régime ». La conscience du caractère irréversible de la fracture révolutionnaire était donc présente très tôt parmi les contemporains. La Grande Révolution constitue à la fois un aboutissement, mais aussi un point de départ.
Le passé peut ici être assimilé à l'AR, consubstantiel à la Révolution française. Il en est la négation, c'est-à-dire non seulement ce qui a précédé la Révolution, mais ce contre quoi celle-ci s'est faite rejet (...)
[...] L'Etat issu de la Révolution française devient une communauté nationale de citoyens pouvant participer directement à la vie politique du royaume puis de la République après 1792. La DDHC du 26 août 1789 sanctionne la théorie de la séparation des pouvoirs. Elle apporte également la sécularisation du droit. Sous l'AR, on empruntait beaucoup au droit de l'Eglise, le droit canon : condamnation du suicide, interdiction du divorce . En 1791 est élaboré le premier code pénal, s'inspirant des travaux du juriste italien Beccaria. On impulse une réforme profonde de la justice : mise en place du jury, élection des juges. [...]
[...] La Révolution se solde par le règne sans partage de cet Etat administratif sur la société moderne. Bonaparte accomplit ainsi quelque part un rêve de Louis XIV. L'AR et la Révolution cumulent selon lui leurs effets pour ôter à la France moderne le goût et même le sens de la liberté. L'approche tocquevillienne ambitionnait ainsi de recoudre l'héritage et de réinstaurer l'indispensable continuité, mais elle le faisait sur un mode très pessimiste. Selon lui, il y a un mauvais AR et une mauvaise Révolution. [...]
[...] L'inévitable continuité historique des peuples D'autre part, la rupture révolutionnaire semble apprivoisée par la présence de Louis XVI dans la nouvelle constitution, comme un trait d'union entre les français et leur histoire. Robespierre dira aux jacobins en 1792 que la Révolution est un mélange monstrueux de l'ancien et du nouveau régime L'Ancien Régime est alors pensé comme une survivance du passé dans le présent, qui empêche ce présent de délivrer tous ses bienfaits. L'idée d'Ancien Régime est restée profondément ancrée dans les mentalités pour constituer le plus souvent le symbole d'un rejet et alimentant la crainte d'un retour à l'ordre passé. [...]
[...] La Révolution a-t-elle fait table rase du passé ? Introduction Dès l'été 1789, on invente le terme d'« Ancien Régime La conscience du caractère irréversible de la fracture révolutionnaire était donc présente très tôt parmi les contemporains. La Grande Révolution constitue à la fois un aboutissement, mais aussi un point de départ. Le passé peut ici être assimilé à l'AR, consubstantiel à la Révolution française. Il en la négation, c'est-à-dire non seulement ce qui a précédé la Révolution, mais ce contre quoi celle-ci s'est faite rejet. [...]
[...] Avec la Révolution, la politique devient la chose publique. La politique apparaît à présent comme une des activités les plus hautes, sinon l'activité suprême ce qui fera dire à Napoléon Bonaparte qu' Aujourd'hui la tragédie, c'est la politique L'Assemblée constituante s'en prend aux abus du système dont elle dénonce l'arbitraire, supprime les intendants et détruit tout l'appareil administratif laborieusement échafaudé depuis des siècles par la monarchie. Rien n'en subsiste dès la fin de 1789. Ainsi dans le gouvernement des hommes, tant pour la politique que pour l'administration, la Révolution, prolongée par le génie administratif de Napoléon, a profondément modifié l'ordre existant et modelé l'avenir. [...]
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