Enjeu de la Révolution industrielle au XIXème siècle, les campagnes françaises deviennent durant l'Entre Deux Guerre un bastion de la Résistance contre la modernisation. Les paysans s'organisent en diverses corporations, dans le but de défendre leurs intérêts agricoles face à la mondialisation des économies et aux crises économiques tels la grande crise de 1929. Si la défaite de 1940 favorise les tenants du protectionnisme agricole, la Libération en 1944 permet l'accession au pouvoir des défenseurs du libéralisme dans l'agriculture, favorables au progrès technique. La phase de défense paysanne, qui couvre un demi siècle d'histoire de Méline à Pétain, est ainsi clôt. On est désormais persuadé que l'avenir appartient aux puissances économiques, et que pour sortir la tête de l'eau et devenir une puissance économique la France doit transformer son agriculture passéiste en agriculture moderne.
[...] En 1962 un nouveau ministre de l'agriculture fut nommé, Edgard Pisani. Celui-ci est à l'origine de la nouvelle politique agricole traduite dès 1962 à travers le vote de la loi complémentaire de 1960. Le contenu de cette loi est très proche du programme proposé par le CNJA, le groupe des jeunes agriculteurs modernistes, et dès lors, le vote de cette loi par le Parlement leur donne une nouvelle légitimité, ce qui leur permet de s'imposer en France dans le syndicalisme agricole. [...]
[...] Ainsi, les agriculteurs se dont placés à la tête de ce nouvel élan pour la bio-agriculture. De plus c'est le lieu où il faut se montrer lorsque l'on est homme ou femme politique, et encore plus si l'on est en campagne. On peut aussi observer l'engagement de certains agriculteurs pour la culture OGM, offrant leur terrains pour tester de nouvelles cultures OGM, et aidant ainsi à leur façon à la recherche dans ce domaine, et cela dans le but par exemple de diminuer l'utilisation jusqu'ici massive de pesticides pour la culture. [...]
[...] Cette hiérarchie s'inscrit dans la volonté de moderniser et de libéraliser l'agriculture puisqu'elle favorise le développement du capitalisme dans l'agriculture. Jusqu'en 1953 le premier plan est marqué par de très fortes tensions dans le monde agricole car la conjoncture est défavorable. Le monde syndical agricole lui-même est complètement déstabilisé, et les jeunes agriculteurs tentent et réussissent une percée. Ces jeunes agriculteurs sont en majorité issus de mouvements de jeunesse agricole catholique, leur volonté est de vivre avec leur temps et de rester présent dans la société. [...]
[...] En fait, l'Etat compte sur eux pour sélectionner parmi la masse de paysans ceux qui seront admis à être des agriculteurs modernes. On peut distinguer trois volets à la mise en place de cette loi. Le premier volet, que l'on nomme politique des structures touche au foncier. En effet, l'idée selon laquelle il fallait pour rester dans la course à la modernité accumuler un nombre toujours croissant de terre était omni présente, et on était donc en France dans une situation d'intense concurrence sur le marché foncier ce qui a considérablement fait augmenter les prix des terres. [...]
[...] En fait l'agriculture en France est encore aux mains de l'Etat car celui-ci valide le travail, régule les marchés par les prix, et sélectionne les exportations pour que l'agriculture française reste compétitive. De plus, il semble que la France soit désormais devenue la ferme de l'Europe En effet, avec une surface agricole utile qui représente du territoire national, un quart de la surface agricole utile européenne, et un quart des recettes agricoles des douze, la France est la première surface agricole utile de l'Union Européenne. [...]
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