« Les peuples passent, les trônes s'écroulent, l'église demeure » Napoléon Bonaparte.
Cette phrase restée célèbre est représentative du personnage autant que de son époque. Avec l'Empire, l'Église revient sur « le devant de la scène » et semble occulter la portée des évènements survenus lors de la Révolution concernant la question religieuse. Mais le phénomène de « volonté d'éradiquer la religion en place », sous le nom de « déchristianisation », est un aspect fondamental de la Révolution tant qu'elle modifiera durablement le rapport des Français à l'Église. D'ailleurs Lamennais affirma en 1808 « l'anéantissement de la religion ». Alors entre ces deux considérations extrêmes, où se trouve la vérité ? Et « ces témoignages suffisent-ils à créditer la Révolution d'une déchristianisation réussie (ou non) ? » selon le mot de Jacques Solé.
En quoi ces deux considérations extrêmes nous éclairent-elles quant à l'impact véritable de la déchristianisation au temps de la Révolution française considérant la complexité du phénomène et les difficultés à le définir ?
[...] Le fait que ce mouvement soit intrinsèquement lié à la Révolution vient du fait notamment que l'Eglise, à la veille de la Révolution, était pleinement considérée comme un pouvoir à part entière en France. Le royaume se composait du pouvoir royal et de l'Eglise; les deux étant intimement liés. Dans une perspective de remise en cause du pouvoir en général et de la promotion de la liberté de l'Homme, l'Eglise ne pouvait échapper à une sérieuse remise en cause. LA REMISE EN CAUSE DU POUVOIR DE L EGLISE : LA MISE EN LUMIERE DE FAILLES DEJA PRESENTES La situation de l'Eglise à l'Ancien régime est une apparence de toute puissance masquant des failles déjà profondes. [...]
[...] La campagne de dénigrement que menèrent les ecclésiastiques après la Révolution participe à l'une des deux acceptations et visions du statut de l'Eglise en France passé la période révolutionnaire. Sans vouloir accepter une moindre influence de l'Eglise sur la population, l'Eglise de ce fait entrepris de réduire le mouvement déchristianisateur à un phénomène épisodique est peu significatif. Ce sera d'ailleurs la version officielle adoptée par les dirigeants du Ier empire malgré le changement opéré. Car entre l'acceptation et la revendication d'un nouveau religianisme en France et d'une nouvelle Eglise, voir même de la mort du religieux Lamennais), de la part des révolutionnaires et le déni des hommes de pouvoir et religieux, l'on observe un véritable changement de staut pour l'Eglise. [...]
[...] LES CONSEQUENCES DE L'EPISODE REVOLUTIONNAIRE : L'ANNONCE DU RELIGIEUX EN FRANCE AU XIXe SIECLE. L'évaluation de l'impact de la Révolution sur la question religieuse en France a souvent été considérée avec une vision trop restrictive. Avec le recul historique la religion en France au XIXe siècle apparaît comme radicalement différente de celle du XVIIIe tant dans les pratiques et cultes que dans ses institutions. La religion en France au XVIIIe était une force majeure et un composant fondamental dans la société d'Ancien Régime. Il y avait l'Eglise et le Roi. [...]
[...] position d'un courant d'historiens parmi lesquels considèrent la déchristianisation comme un phénomène survenu à la faveur de la ferveur révolutionnaire et donc l'impact fut moindre tant au temps de la Révolution qu'a posteriori. position d'une partie du clergé apres la Révolution souhaitant , à raison, minimiser l'ampleur éventuelle du mouvement et le réduire à statut d'accident. Selon ce point de vue la déchristianisation aurait été un épisode isolé résultant d'un emballement de enthousiasme révolutionnaire. Tout n'aurait été qu'une escalade de décisions et d'évènements malencontreux sans aucune réflexion ni planification de la part des révolutionnaires ou en tout cas pas dans une volonté réellement déchristianisante. [...]
[...] Les seuls accusés pourraient être une obscure faction révolutionnaire utilisant la déchristianisant comme moyen et non comme fin. LE FAIT DE MANOEUVRES POLITIQUES ? Lors de la période 1793-1794 la tournure que prend le phénomène de déchristianisation inquiète sensiblement le pouvoir révolutionnaire en place. Suspicieux au début de cette vague d'anti religiosité, La Convention et Robespierre réalisent l'impact que pourrait avoir un tel phénomène et prennent peur Ils mesurent l'attachement d'une grande partie de la population au culte malgré un anticléricalisme répandu et considèrent à présent la déchristianisation comme une faute politique à corriger au plus vite. [...]
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