Lorsqu'à la Chambre des députés, le 29 janvier 1848, Alexis de Tocqueville déclare « Nous nous endormons sur un volcan », il ne se doute sans doute même pas que moins d'un mois après, son roi Louis-Philippe sera détrôné et la monarchie sera remplacée par la république. Louis-Philippe, au pouvoir depuis la révolution de 1830, a connu un règne marqué par quelques révoltes, notamment en 1831 avec les Canuts lyonnais, en 1834 et en 1839. Cependant, son pouvoir n'a jamais été menacé.
Pourtant, à l'aube de 1948, il n'y a pratiquement pas d'opposition constituée au pouvoir. L'opposition existe et essaye de se faire entendre mais son manque d'organisation, du fait surtout du contrôle fait par le pouvoir, empêche pour l'instant de profiter du malaise. D'autant plus que les républicains n'ont pas forcément l'appui du peuple.
En trois jours, la France passe donc d'une monarchie solide à l'arrivée de la république. A travers cette étude des évènements de 1848, il convient donc de se demander comment Louis-Philippe peut-il perdre aussi facilement un pouvoir que lui-même pensé bien ancré.
Pour ce faire, après avoir étudié ce qui est à la source de cette révolution, il convient de voir en détail les évènements des 22 et 23 février, c'est-à-dire du début des manifestations à une véritable insurrection. Enfin, nous finirons par la journée du 24 février, soit l'arrivée de la république à l'Hôtel de Ville parisien.
[...] Le banquet est donc repoussé au mardi 22 février. Cela ne convient toujours pas au ministre de l'Intérieur, Duchâtel, qui, malgré les changements procédés par les organisateurs, l'interdit de nouveau. Le comte Duchâtel (1803-1867) est nommé à l'intérieur depuis le 29 octobre 1839 et est un homme politique très associé à la politique de Guizot. Il invoque à présent que la présence de la garde nationale à ce banquet était en violation avec les statuts de celle-ci. Le 19 février, une réunion des députés de l'opposition s'organise pour décider de la marche à tenir. [...]
[...] Sur ces points-là, il a raison, comme cela a déjà été dit. Ainsi, ce jour- là, il cherche avant tout à ne pas provoquer de violence ou de faire croire à la foule qu'il s'inquiète de cette manifestation. Toute la journée, le roi va donc prendre des décisions pour éviter un embrasement de Paris. Le soir, il refuse de mettre l'armée, commandée par Sébastiani, prêtre à marcher sur les quelques barricades. Cela montrerait aux manifestants que le pouvoir s'affole. Louis-Philippe est à ce moment conscient qu'il devra sans doute faire des concessions, mais il veut attendre, toujours pour montrer que le gouvernement ne cède pas aussi facilement à la pression de la foule. [...]
[...] Le dernier acte de la journée du 24 février va donc se passer à l'Hôtel de Ville de Paris. Dès le matin, celui-ci est envahi par des émeutiers auxquels viennent se joindre les élèves de Polytechnique. Depuis le milieu de la journée, elle est aux mains de l'équipe de La Réforme donc l'aile républicaine plus radicale et socialisante. Ledru-Rollin et Lamartine s'empressent donc de rejoindre l'Hôtel de Ville. A 16 h 15, Lamartine y parvient. L'Hôtel de Ville est plein, des gens partout, sur les balcons, sur le toit. [...]
[...] Il y a donc une emprise assez forte de la bourgeoisie. Pourtant, le recrutement de la garde nationale est plus large que celui du monde politique et comme l'indique Jean Tulard son esprit plus ouvert à la fronde Le rôle de la garde nationale est de défendre les institutions et d'assurer le maintien de l'ordre. Pour cela, elle peut être convoquée par les maires et les préfets à tout moment. Or cette garde nationale, dont les membres parisiens sont convoqués le 23 février pour éviter les manifestations, a des états d'âme. [...]
[...] Aux environs de quatorze heures, il renvoie donc Guizot et le remplace par Molé. Pendant que Guizot se rend à la Chambre des députés pour annoncer la décision du roi, la garde nationale continue son travail de maintien de la paix. Lorsque des coups de feu éclatent entre bien souvent les manifestants et la garde municipale, elle se précipite pour stopper le combat. Et vers seize heures, elle annonce la chute de Guizot à la foule. Les manifestants rayonnent, leurs vœux sont comblés. [...]
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