La Révolution de 1848 en France, un échec ?

Thèmes abordés

révolution de 1848, France, 1848, IIème république, politique

Résumé du document

L'échec institutionnel et politique, social, international, spirituel même, semble vouer la révolution de 1848 à tous les dénigrements. Tant les critiques et historiens républicains que marxistes ne s'en sont d'ailleurs pas privés. Et pourtant, comme l'écrit Maurice Agulhon, « la révolution de 1848 restera dans notre histoire comme bien autre chose qu'une réédition réussie de la révolution de 1830. Les espérances qu'elle a portées sont bien plus que libérales et patriotiques, elles sont aussi sociales. Ce n'est pas seulement la machine politique, mais la société humaine dont on a voulu changer le fonctionnement ».

Extraits

[...] LA RÉPUBLIQUE DES ILLUSIONS Une politique de l'échec a. Les déceptions du suffrage universel Les républicains plaçaient beaucoup d'espoir dans le suffrage universel, on l'a vu, et pourtant la déception fut grande, la principale étant l'élection de Louis Napoléon Bonaparte Poléon pour des millions de ruraux) attribuée par eux au manque d'éducation politique des masses rurales. Ledru-Rollin, Ministre de l'Intérieur au printemps 1848, avait bien essayé d'éduquer la province et de lui montrer les bienfaits futurs à attendre des nouvelles institutions, par sa circulaire du 8 mars (cf. [...]

[...] Egalité - Esclavage aboli dans les colonies grâce à l'œuvre patiente de Victor Schoelcher. - Abolition de l'impôt sur le sel (réminiscence de la gabelle), réduction des droits sur les boissons (frappant surtout le peuple), l'établissement d'une taxe sur les créances hypothécaires. - Suspendu le 2 janvier 1848, Michelet remonte triomphalement le 6 mars dans sa chaire du Collège de France. c. La fraternité Spécificité quarante-huitarde dans le mouvement humanitaire, dans le bouillonnement romantique et brouillon de la révolution : la foule était pleine de douceur On avait une gaieté de carnaval, des allures de bivouac ; rien ne fut amusant comme l'aspect de Paris les premiers jours. [...]

[...] Convertir les masses paysannes. Le Gouvernement provisoire avait porté une attention insuffisante aux masses paysannes, qui avaient envoyé dès avril 1848 une majorité plutôt modérée à l'Assemblée Constituante. Elles portèrent leurs suffrages ensuite massivement sur le nom de Napoléon, plus pour honorer sa légende que par étude approfondie de son programme. En dépit de quelques mesures en faveur du monde rural prise par la suite (en particulier une ébauche d'instruction rurale3), la Seconde République officielle s'intéressa globalement peu aux campagnes. [...]

[...] Les quarante-huitards ne seraient donc que des utopistes, de doux rêveurs n'ayant pas compris la dialectique et le matérialisme historique. Enfin, ils leur reprochent de caricaturer la 1ère Révolution, la Grande, tel un Ledru-Rollin, archétype du petit-bourgeois libéral, essayant en vain de singer ou d'imiter le Danton de 1793. Pour mieux comprendre l'expérience républicaine de 1848, il faut aller au-delà de cette opposition entre ses aspects positifs et négatifs. Il faut la considérer dans le long terme de la maturation de la démocratie en France, et la comprendre comme un apprentissage de la République (M. [...]

[...] Changer la société Réactions politique face à la crise La révolution était apparue au sein de la crise économique et l'avait aggravée en retour. Aux déséquilibres du budget aux subsides donnés aux travailleurs et au refus de déclarer l'Etat en banqueroute- s'ajoutent l'effondrement boursier et la crise bancaire. La République réussit pourtant, par une série de mesures, à retrouver une certaine prospérité aux alentours de 1850 (l'économie retrouve son niveau de 1847). Comment ? - Cours forcé les billets de banque et création par la Banque de France de billets de petites coupures (100f, alors que jusque là le plus petit billet était celui de 500f) - Création de comptoirs d'escompte, c'est à dire de société anonymes au capital fourni conjointement par l'Etat, la ville d'implantation et des particuliers, et destinées à escompter les effets de commerce. [...]