En France, longtemps bannie ou en exil, la République resurgit en 1848. Certes l'esprit républicain n'avait pas totalement disparu mais depuis 1835 il ne pouvait s'exprimer que très peu. En outre le régime républicain n'avait été directement connu que par une minorité de Français. Moins encore avait connu l'Ancien Régime, mais les Français n'en avaient pas moins été gouvernés par deux monarchies de 1814 à 1848. Césure dans une histoire presque toujours monarchique, sous diverses formes, la République allait être aussi, pour la deuxième fois, dans des conditions fort différentes de celle de la fin du XVIIIème siècle, l'expérience d'une démocratie nouvelle, au milieu des difficultés économiques et sociales, non sans une certaine euphorie durant les premières semaines (...)
[...] La société met en avant l'individu comme essence de sa réflexion, et la tension commune vers plus de libertés et plus d'égalité. Elle se trouve face à la construction d'une démocratie légale, sociale et économique inachevée mais grandissante, et naturellement d'abord politique. Le peuple réclame l'instauration du suffrage universel. Même s'il implique de par son histoire une approche sociale, il se place d'abord dans le champ de l'étude politique. Il constitue même le fondement majeur mais non exclusif de la démocratie politique. Enseignement, liberté d'expression, de réunions, d'association ; telles sont les revendications du peuple français. [...]
[...] En d'autres termes, la Révolution de 1848 a-t-elle abouti à l'instauration d'une démocratie en France ? III. Le 24 février 1848, le changement de régime se fait dans une relative confusion. Sous la pression populaire, la République est proclamée par les députés les plus à gauche, qui veulent empêcher la répétition de 1830, c'est-à-dire la nomination d'une régence ou d'un lieutenant général ; elle l'est de nouveau par des Républicains plus avancés, à l'Hôtel de Ville : personnes rassemblées en place de Grève hurlent leur joie. [...]
[...] Mais dans l'ensemble les forces de l'ordre contrôlent la situation. L'occupation militaire de Paris est décrétée vers 16 heures et le gouvernement peut compter sur ces soldats, sur l'appoint de l'artillerie, de la sécurité des forts qui encerclent la capitale de la Garde Nationale qui rassemble environ hommes. Après quelques incidents, les troupes se déplacent vers l'Eglise Saint Roch ; la situation s'envenime puisque la crise ne peut être dénouée, la Chambre ayant rejeté quelques heures plus tôt la demande de mise en accusation du gouvernement Guizot par O. [...]
[...] Le terreau social et urbain de la capitale est favorable à l'expression d'un mécontentement resté latent. Même après les avancées de 1830 obtenant une monarchie constitutionnelle, les antagonistes s'exaspèrent plus régulièrement dans la capitale qu'en province et peuvent alors faire resurgir les barricades. On voit apparaître de nombreux mouvements de violence, d'insurrections et d'émeutes durant la première partie du XIXème siècle. Le refus du gouvernement de prendre en compte les aspirations démocratiques du peuple entrainent des manifestations pour obtenir le droit de vote et le lancement de la toute première campagne du banquet en faveur de la réforme électorale. [...]
[...] IL peut s'agir de suppression de peine ou d'élargissement des capacités civiques. Les mesures prises dans le domaine social sont également précoces, notamment pour palier les effets du chômage, et les débats animés s'engagent rapidement autour de la question du travail. Le 25 février le gouvernement provisoire publie un décret rédigé par Louis Blanc et comportant les lignes suivantes : Le gouvernement provisoire de la République Française s'engage à garantir l'existence de l'ouvrier par le travail. Il s'engage à garantir du travail à tous les citoyens. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture