En 1907, le Général Baden Powell fonde le premier camp scout sur l'île de Brownsea en Angleterre avec une poignée de jeunes issus des villes industrielles ; en 1911, 500 000 scouts sont recensés dans le monde. Que révèlent les mouvements de jeunesse du début du XXe siècle ? Avant la fin du XIXe siècle, la jeunesse n'est pas un acteur social à part entière.
La création de mouvements de jeunesse comme le scoutisme semble donc répondre à première vue à un profond désir d'expression d'idées et de valeurs qui lui seraient propres. Mais pour la plupart d'entre eux les mouvements de jeunesse sont crées par des adultes et à des fins différentes : éducatives, religieuses, politiques.
Il s'agit donc d'un processus d'intégration au sein de la société ; mais ces mouvements véhiculent néanmoins des valeurs novatrices. Ces mouvements ne sont qu'ils qu'une poursuite de l'intégration scolaire inachevée ou au contraire ont-ils une aspiration plus profonde ? Dans quelle mesure les mouvements de jeunesse du début du XXe siècle marquent-ils un détachement de la société occidentale et industrielle ?
[...] + Toutes les œuvres de patronages qui se développent à l'échelle locale au long du XIXe siècle. Mais à la fin du XIXe siècle, un autre mouvement en Allemagne se développe. Il s'agit des Wandervögel (oiseaux migrateurs) et plus généralement des autres Jugendbewegungen qui fusionnent en 1913 dans la Freideutsche Jugend. Ce sont des mouvements de jeunesse créés et gérés par des jeunes et motivés par un sentiment anti-bourgeois (refus de l'alcool, de la mode), un rejet de la ville et un sentiment pacifiste. [...]
[...] Les mouvements catholiques se regroupent. De nouveau sont fondés. Le Sillon de Marc Sangnier , à la base un journal catholique en 1894 et qui va étendre son œuvre sociale. En 1899, Le Sillon devient l'organe d'un vaste mouvement d'éducation populaire qui réunit la jeunesse ouvrière et les fils de notables afin de réconcilier les classes laborieuses avec l'Église et la République. En s'appuyant sur les patronages catholiques, Sangnier crée en 1901 des Instituts Populaires qui donnent bientôt des cours et des conférences publiques. [...]
[...] Les mouvements de jeunesse ne sont donc pas que le prisme d'une société. L'intégration de la jeunesse se fait donc au travers de ces organes, mais contrairement aux jeunes enfants qui sont à l'école primaire, cette intégration n'est pas le fait de l'État, ce qui révèle la carence des systèmes intégrateurs mis en place par les États. D'une certaine façon, les totalitarismes reprennent quelques années plus tard l'ensemble de ces principes pour les appliquer à leur propre compte et pour créer une filière intégrale d'encadrement menant de l'école, aux mouvements de jeunesse pour finir dans l'armée. [...]
[...] Il applique à l'éducation ses principes issus de ses expériences dans les colonies en créant le premier camp scout avec une vingtaine de jeunes sur l'île de Brownsea à l'été 1907. Voir document 3. Le Colonel Baden Powell publie ses principes appliqués à l'éducation en 1908 dans Scouting for boys qui est un véritable succès traduit dans plusieurs langues (russe et norvégien l'année même). Baden Powell, alors général, démissionne de l'armée en 1910 pour se consacrer exclusivement à la promotion et au développement du scoutisme. [...]
[...] Pour Baden Powell, le scoutisme est aussi un moyen de lutter contre le déclin de l'Empire britannique. Le renouveau de l'Empire passe donc par une nouvelle éducation privilégiant les aspects physiques et techniques. De même, l'ajisme parce qu'il est aussi basé sur un vaste mouvement de randonnées et d'exploration de la nature participe aussi à cette image d'une jeunesse s'émancipant et s'intégrant dans la nature. III) Un système d'intégration étatique perfectible et incomplet Combler le vide entre l'école et le régiment 1. [...]
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