La Restauration : l'impossibilité à la fois institutionnelle, politique et idéologique pour la monarchie constitutionnelle d’exister de façon stable en France

Résumé du document

La Restauration est le terme qui désigne les deux périodes historiques de 1814-1815 et de 1815-1830, séparées par la parenthèse des Cent-Jours. Mais ce terme désigne aussi le régime politique mis en place, c'est-à-dire le retour à la monarchie, comme dans la plupart des pays d'Europe à cette époque. Néanmoins, ce retour vers les pratiques de l'ancien régime ne peut effacer tous les récents acquis de la Révolution et le monarque doit donc chercher à conjuguer les libertés modernes avec une monarchie traditionnelle, comme cela a été fait en 1791. Cependant, tout comme en 1791, cette tentative est vouée à l'échec et se terminera par l'abdication de Charles X (dernier roi sacré à Reims).

Comment expliquer l'impossibilité à la fois institutionnelle, politique et idéologique pour la monarchie constitutionnelle d'exister de façon stable en France ? D'où vient cette particularité française, alors que dans les pays voisins, la monarchie constitutionnelle a servi à passer vers les régimes libéraux de manière apaisée?
Nous verrons d'abord que le contexte sous la restauration n'est pas propice à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle, puis que ces difficultés se traduisent par une incapacité du régime à trouver son orientation, sa voie.

Extraits

[...] Le Journal des débats et le constitutionnel diffusent leurs idées. ( Idéologies radicalement antithétiques, ne peuvent trouver de consensus, pas de société de compromis Opposition politique :Louis XVIII/ Charles X - Louis XVIII, lorsqu'il revient au cours de la première restauration, n'est pas enclin à accepter les avancées libérales cependant les cent-jours le forceront à rivaliser de propositions libérales avec Napoléon pour séduire le peuple français. Il règnera de 1814 à 1824 de manière assez habile, en consentant beaucoup aux libéraux et en stoppant les ultras (dissolution de la Chambre introuvable). [...]

[...] Leurs idées sont diffusées dans la gazette de France et La Quotidienne ou avec La Monarchie selon la Charte de Chateaubriand. Les libéraux Ils se réclament de la Révolution et de l'Empire, leur mot d'ordre est la liberté, à la fois celle des droits naturels et celle de la liberté politique. Ils s'opposent à la Sainte-Alliance des rois en invoquant la Sainte-Alliance des peuples. Leur théoricien est Benjamin Constant qui réclame l'institution d'un régime parlementaire avec un gouvernement de la majorité. [...]

[...] ( Le roi rompt le subtil équilibre entre les acquis libéraux et la politique réactionnaire qui maintenait tant bien que mal ce régime instable, en tentant un retour radical à l'ancien régime. En effet, il n'a pas pris en compte l'héritage historique du peuple à qui il retire tout ce pour quoi il s'est battu pendant la Révolution, il est en inadéquation avec la France nouvelle. Le peuple se soulève donc pendant les 3 glorieuses = le roi est contraint d'abdiquer en faveur de son petit fils le 2 août 1830 apparaît comme la conséquence de cette monarchie impossible Conclusion La Révolution des trois glorieuses met un terme à la Restauration, un régime dont les bases imprécises n'ont pas permis de donner naissance à une monarchie constitutionnelle pérenne dans le contexte de 1814. [...]

[...] Cette charte est donc difficile à caractériser, c'est un alliage d'aspiration libérale et de sentiments royalistes, plus marqué par les rejets que par des principes constitutionnels clairs. Son préambule annonce que c'est le roi en qui réside en France l'autorité toute entière mais les principes constitutionnels mettent plutôt en place une monarchie libérale qui reconnaît les libertés de penser, de culte, de la presse et l'égalité. Ce défaut de naissance de la monarchie constitutionnelle va être à l'origine de son instabilité et des oscillations constantes entre royalistes et libéraux qui auront des interprétations divergentes de la Charte Des antagonismes idéologiques, politiques et sociaux - Idéologique Les Ultras Ils sont plus royalistes que le roi lui-même, ils veulent revenir à l'ancien régime avec une restauration intégrale, pour eux tout pouvoir vient de Dieu donc ils rejettent la Charte, car elle est synonyme d'un contrat avec les sujets, veulent extirper toutes les survivances de la Révolution. [...]

[...] Son frère Louis XVI, a même déclaré en 1789 qu'il était plus royaliste que le roi Pouvoir exécutif qui défend d'abord les libéraux puis les royalistes alors qu'il faudrait un pouvoir royal neutre selon Constant pour faire respecter la Charte, ne permet pas la stabilité. -Opposition de deux France sociales - Une France archaïque, rurale, surpeuplée et souvent ruinée à cause du blocus napoléonien=> n'a pas accès au vote, n'est pas représentée (il faut avoir 30 ans et payer 300 France Or pour voter) - La France des notables, haute bourgeoisie et noblesse, grands propriétaires terriens qui développent une agriculture capitaliste et le commerce=> détermine la politique puisqu'eux seuls, c'est-à-dire personnes pour 32 millions d'habitants peuvent être élus ( avoir 40 ans et 1000Fr or annuel) ( La monarchie censitaire très stricte remet en place une société de privilège fondée sur l'argent et met à mal la notion de souveraineté de la nation pour laquelle les révolutionnaires s'étaient tant battus. [...]