« Résister c'est sans doute combattre, mais c'est aussi faire plus, c'est refuser d'avance à accepter la loi de la défaite ». C'est avec cette citation de Chamson que François-Georges Dreyfus commence son ouvrage Histoire de la Résistance. Nous comprenons dès son introduction la complexité de la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui explique d'ailleurs que plus de 3 000 livres traitent de ce sujet.
Après la défaite des troupes françaises, Pétain signe l'armistice en juin 1940. La très grande majorité des Français approuve la décision du Maréchal si bien qu'Amouroux dit qu'il y a, à cette époque, « quarante millions de pétainistes ». Seuls quelques marginaux décident de résister et de continuer le combat. Pour définir ce qu'est la Résistance il convient de se référer à H. Michel dans Bibliographie critique de la Résistance : « la Résistance c'est toute action ou tout écrit accompli ou rédigé en violation des conventions d'amnistie conclues le 22 juin 1940 entre la France et l'Allemagne, le 24 juin 1940 entre la France et l'Italie ». Cette définition englobe donc la Résistance en France occupée ou libre, à Londres, dans les territoires d'outre-mer, puis à Alger à partir de novembre 1942. Cet exposé se concentrera davantage sur la Résistance métropolitaine et la Résistance qui s'organise autour du général de Gaulle.
[...] Nombreux sont alors les résistants qui se retirent de la vie publique. En 1952, le CDL des Hautes- Pyrénées refusera de s'associer aux et le justifiera en ces termes: L'idéal pour lequel la résistance s'est battue, pour lequel ses martyrs ont souffert d'inhumaines souffrances, a été anéanti par les politiciens. Aussi bien, l'anniversaire de la libération est-il devenu, pour la résistance, un véritable jour de tristesse devant le bilan qui souligne aujourd'hui le sabotage de la victoire La résistance a donc été incapable de susciter la sublimation de ces clivages traditionnels. [...]
[...] Contrairement à la zone sud, en zone occupée, la Résistance prend dès le début un caractère militaire. Il s'agit de faire du clandestin. C'est ainsi que se forment les Groupes d'autodéfense : ce sont des volontaires envoyés en zone occupée pour créer des groupes d'action et de renseignements. En outre, dès juillet 1940, fonctionnent un service de sécurité et de contre-espionnage et un service de camouflage du matériel. Les résistants sont en liaison avec l'Intelligence Service. La présence des Allemands explique la multiplicité, le manque de moyens de ces mouvements et l'apolitisme de ces mouvements. [...]
[...] Un rôle politique quasi-inexistant au début de la Résistance mais qui va en s'intensifiant Contrairement à l'objectif militaire clair dès le début, l'orientation politique de la Résistance et son unité ont mis longtemps à se dessiner. Une ébauche de projet politique A été souligné en première partie le rôle militaire de la Résistance en zone nord. Il convient maintenant de préciser que la situation est différente en zone Sud. En zone libre, la question militaire se pose moins et les mouvements ont davantage un caractère politique. Pourquoi ? Au sud, il n'y a pas l'occupant allemand jusqu'en novembre 1942, la guerre est loin et l'on est heureux d'en être écarté. [...]
[...] L'historiographie actuelle, quant à elle, s'attache plutôt à décrire le rôle politique de la Résistance à travers l'étude des différentes forces politiques en concurrence au sein même de la résistance, la constitution d'un véritable contre-pouvoir, les enjeux politiques à la Libération En fait, la Résistance a eu un rôle et politique et militaire et il ne paraît pas pertinent de chercher à dresser une ligne de partage entre les deux. Toutefois il ne faut pas exagérer les rôles politiques et militaires. [...]
[...] De Gaulle n'en constitue pas moins le Comité national de la France libre en septembre 1941 qui est l'embryon d'un gouvernement. Autrement dit, la France libre de simple regroupement informel de volontaires se transforme rapidement en un organisme à vocation gouvernementale. Par le mémorandum du 23 février 1943, de Gaulle précise ses exigences : création d'un authentique gouvernement provisoire, unification des forces militaires, dénonciation de Vichy et rétablissement de la légalité républicaine. Nous pouvons constater un projet militaire mais aussi et sans conteste politique. [...]
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