Pour comprendre la diversité religieuse de l'Inde et les relations entre Etat et religions, il faut remonter au début de son histoire et c'est ce que nous ferons dans une première partie. Dans un deuxième et troisième temps, nous tenterons d'expliquer le paradoxe indien, en comprenant pourquoi un Etat qui tend vers toujours plus de laïcité et de démocratie se voit confronter à de si importantes revendications religieuses
[...] On a favorisé les hindous, puis les musulmans et enfin les autres minorités. La conséquence de cette utilisation politique de la capacité à classer et à susciter des collectifs sur bases religieuses a été la rapide politisation de ces derniers Vers une revendication politique des collectifs religieux La fabrication d'entités homogènes sur base religieuse devait avoir pour but de participer à l'entreprise de déculturation. En Inde, les Britanniques (1764-1947) visaient les élites qui devaient ainsi faire la gestion directe de l'Empire britannique. [...]
[...] Si le roi ou les notables ont plus de pouvoir que les brahmanes, ils sont moins purs qu'eux. Encore doivent-ils exercer en principe leur puissance dans le respect du dharma (ordre socio-cosmique), ce devoir se confrontant avec l'ordre du monde et étant modulé par le statut de caste de chacun. On distingue 4 Varnas ou ordres : les brahmanes, hommes de rites et des savoirs les kshatriyas, hommes de guerre et de puissance les vayshya, hommes de production et de commerce les shudras, hommes des castes de service et de bas statuts. [...]
[...] La pratique de l'intouchabilité n'a pas disparu mais elle est désormais illégale. Suivant comment les peuples conquérants ont su s'adapter à cette organisation sociale hindoue, ils pouvaient prétendre sortir de la tradition qui plaçait tout non-hindou, entendant ethniquement, dans la caste des Intouchables. Ainsi, nous pouvons dire que l'importance de l'appartenance religieuse a su supplanter l'importance politique dans la vie sociale des Indiens. Cette importance du religieux va s'affirmer d'autant plus qu'il va se voir attribuer un pouvoir politique. B. [...]
[...] Les groupes reconnus peuvent former des associations, construire des lieux de cultes et ouvrir des établissements d'enseignement. Pour comprendre le système indien, il faut revenir sur le processus essentiel qu'est la reconnaissance des collectifs par l'Etat. Cette reconnaissance étatique a des origines très anciennes. L'Etat hindou ancien attribuait déjà une place énorme à des collectifs constitués sur bases religieuses. L'Etat sous-traitait une grande part de la gestion sociale dans le cadre des hiérarchies sacralisées. Son pouvoir d'action était fortement limité. [...]
[...] II) La République Indienne: un Etat laïque et démocratique ? Avant d'étudier l'évolution d'une Inde laïque depuis son indépendance en 1947, il convient de revenir sur la notion de laïcité indienne qui diffère beaucoup de la laïcité en France par exemple. La République fédérale est officiellement un Etat laïque. La notion n'a cependant été introduite de manière explicite dans la Constitution qu'en 1976, durant l'état d'urgence. En Inde, on parle de sécularisme, ce qui est une définition plus exacte que celui de laïcité. [...]
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