La ville de Genève est un Etat souverain. Elle n'appartient pas à la Confédération suisse voisine, mais elle est liée aux Cantons protestants de Berne et Zurich. La totalité du territoire qui compose l'Etat s'inscrit dans un cercle d'environ 20 kms autour de la cité, pour une population qui ne dépasse pas 30 000 habitants en 1789. Genève est enclavé entre 3 Etats : la France, la Savoie et la Suisse. Néanmoins, la ville devient au cours du XVIIIème siècle une sorte de protectorat français : un résident de France est installé en permanence dans la ville, et multiplie les ingérences dans la vie politique.
Le gouvernement est formé d'un Petit Conseil de 25 membres, à la tête duquel se trouvent 4 syndics, et d'un Grand Conseil ou Conseil des Deux-Cents. Ces deux conseils restreints s'élisent par cooptation. Le Petit Conseil réunit les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et propose les lois aux Deux-Cents, qui doivent les approuver pour les rendre exécutoires.
[...] A l'inverse, un personnage comme Isaac Cornuaud dénonce ce Grand Club, dans lequel règne l'anarchie, qui propage l'anarchie et la désunion des genevois en multipliant les assemblées tumultueuses, et qui risque de conduire à une dérive révolutionnaire comme en France ; ainsi, lorsque le Grand Club impose le serment civique obligatoire, Isaac Cornuaud y voit l'aboutissement de la désunion genevoise. La nouvelle constitution du 5 février 1794 établit un régime de démocratie directe. Les principes de souveraineté populaire et la séparation des pouvoirs sont strictement respectés. L'ensemble des habitants, natifs, bourgeois et citoyens sont égaux. [...]
[...] Ainsi, par la création de ces foyers de réunion, la société genevoise s'est fractionnée bien avant la Révolution. Au sein de ces sociétés est née une véritable culture politique, nourrie de toutes les idées du temps, qui s'est greffée sur le vieux fond républicain de la cité. Après 1782, le gouvernement a tenu à interdire les cercles grâce à l'appui des puissances voisines, mais dans les faits, ils réapparaissent sous une forme plus ou moins déguisée bien avant 1789. C'est à travers ces liens puissants que fermente et évolue la contestation politique L'épisode révolutionnaire de 1792 Certains natifs et habitants trouvent cependant ses concessions insuffisantes et se retrouvent toujours sans droits politiques. [...]
[...] La république genevoise (1792 1798) I. Une situation tendue tout au long du XVIIIème siècle : 3 A. La première révolte de 1707 : 3 B. La seconde révolte de 1737 : 3 C. L'apparition du droit de représentation : 3 II. Vers la Révolution (1760 1789) : 4 A. L'affaire Rousseau (1766) : 4 B. Les Natifs et l'émeute de 1782 : 4 III. La Révolution genevoise (1792) : 5 A. [...]
[...] Ce fait est de plus en plus ressenti comme une injustice. En 1766, on dut à nouveau faire appel à la médiation de Zurich, Berne et de la France pour éviter que le conflit ne s'envenime encore. Mais les négociations tournèrent court, l'ambassadeur français s'en alla, laissant la place aux troupes françaises qui empêchèrent l'approvisionnement de la cité. Mais les Représentants ne cédèrent pas. Les troupes françaises ne purent user de la force devant le soutien anglais, russe et prussien à Genève. [...]
[...] Les natifs, résidents permanents à Genève et descendants d'habitants. Les habitants, généralement des nouveaux venus ayant reçu le droit de demeurer en permanence dans la ville, accompagné de certains avantages restreints, mais pratiquement aucun droit politique. Les domiciliés, catégorie urbaine au statut plus précaire que les habitants, créée après les événements de 1792 pour éviter une trop grande prolifération des natifs. Les sujets, comprenant les paysans et en général les habitants de la campagne qui ne sont pas d'origine citadine. [...]
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