Les Français et la République (1848-1885)

Résumé du document

Les rapports des Français avec leurs institutions ont toujours, depuis 1789 été source de difficultés ou de problèmes. Si la France semble aujourd'hui indiscutablement attachée au régime républicain, on doit se souvenir qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Les années 1848-1885 sont, de ce point de vue, importantes, puisque c'est pendant cette période qu'a été pris, non sans hésitations, le virage conduisant à l'installation de ce type de régime.

Quels rapports les Français ont-ils entretenus avec les idées républicaines, comment l'évolution vers la République a-t-elle pu se produire et à quelles difficultés s'est-elle heurtée ? (...)

Extraits

[...] Finalement on voit bien que du point de vue du choix du régime la période 1848-1885 est une période déterminant. Après avoir hésité entre monarchie, empire et république les Français se sont déterminés pour cette troisième option. Cependant il reste encore beaucoup à faire à l'aube des années quatre-vingt du XIXème siècle pour que la république soit réellement acceptée par tous. Avant que le régime apparaisse construit sur des bases solides, il devra encore affronter et surmonter quelques crises graves dont certaines témoignent que tout en étant d'accord sur la nature républicaine du régime, on peut encore se diviser sur la forme de la République. [...]

[...] Finalement le suffrage universel a permis à la majorité rurale d'exprimer sa préférence politique. Mais celle-ci la porte moins à choisir en fonction de l'affichage (monarchie, république ou empire) qu'en fonction de ce que le régime promet (l'ordre ou la réforme). Ainsi, une grande partie des Français attachés à l'Ordre reste passive lorsque, à la suite du refus de l'Assemblée de lui accorder la possibilité de faire un second mandat, Louis-Napoléon Bonaparte étrangle lentement la République (coup d'Etat du 2 décembre 1851, puis glissement progressif vers l'Empire au cours de l'année 1852). [...]

[...] Les députés inquiets de la présence de nombreux ouvriers à Paris décident la fermeture des ateliers nationaux . C'est donner à la République une orientation différente de celle de départ qui était nettement sociale. Le peuple de Paris se soulève contre cette mesure mais Cavaignac écrase le soulèvement au mois de juin 1848. Cette révolution manquée marque le divorce entre deux conceptions opposées de la République : une conception autoritaire et conservatrice et une conception réformiste et sociale. Les élections suivantes confirment la victoire des partisans d'une République forte : Louis-Napoléon Bonaparte devient président et le Parti de l'Ordre obtient la majorité en ayant fait campagne sur des thèmes similaires. [...]

[...] On n'est donc bien loin d'un éventuel retour de la République. Pourtant, entraîné dans un conflit suicidaire avec la Prusse, l'Empire s'effondre irrémédiablement moins de quatre mois plus tard. Profitant de l'occasion, les opposants républicains d'hier proclament la troisième République. III) Les Français enfin convaincus adoptent la Troisième République Dans un climat très particulier, en présence des troupes allemandes, les élections de janvier 1871 semblent constituer un pas en arrière vers l'instauration de la République. Les Français, en effet, votent majoritairement pour la droite royaliste, tandis qu'à Paris s'installe pour quelques semaines une République sociale, la Commune. [...]

[...] Avec la démission de Mac Mahon et l'élection de Jules Grévy à la présidence de la République, ils imposent une application des lis constitutionnelles, votées en 1875, plus favorable à l'Assemblée qui devient l'organe le plus important de l'Etat. Dès lors l'idée républicaine triomphe. L'établissement des lois garantissant les libertés individuelles (de réunion, de presse ),les lois scolaires, l'égalité devant la conscription l'enracinent au cœur de la France tandis que de nombreux symboles (Marianne, la commémoration du 14 juillet, la Marseillaise ) la rendent concrète aux yeux de tous les Français. Même si elle est parfois contestée par une minorité, en 1885,la plupart des Français ont bien adopté le régime républicain. [...]