Trois quarts des Cubains n'ont pas connu un autre régime que celui de Fidel Castro. En cinquante ans de pouvoir, le Lider maximo a vu passer dix présidents à la Maison blanche et la CIA aurait tenté de le tuer plus de six cents fois. Au pouvoir depuis 1959 sans jamais avoir procédé à aucune élection, Fidel Castro est considéré comme l'emblème, la clé de voûte du pouvoir cubain. Premier Ministre en 1959, il cumule en 1976 presque la totalité des fonctions politiques au sommet du pouvoir national et du pouvoir communiste cubain. Mais ne peut-on pas dire que Castro a dirigé seul et en leader la politique cubaine dès 1959 et cela jusqu'à aujourd'hui ? Nous verrons que malgré son seul poste de Premier Ministre il dirige dès le départ tout l'appareil étatique, ce qui sera renforcé avec l'acquisition officielle de nombreuses fonctions politiques.
[...] Un contrôle social de nature totalitaire se met en place : les libertés de la presse et d'expression ne sont pas respectées, les Cubains s'autocensurent par peur de la répression. Les récalcitrants deviennent des dissidents et l'émigration vers les Etats-Unis devient un réel problème. L'armée, qui est donc elle aussi commandée par Fidel Castro (qui avait d'ailleurs prononcé Les idées n'ont pas besoin d'armes est une des plus forte institutions étatiques car elle exerce un contrôle important dans l'économie et en particulier le tourisme. [...]
[...] Il n'est d'ailleurs pas encore question en 1959 d'instaurer un régime communiste, l'idée de Castro quant à son nouveau régime n'étant pas encore clairement définie. Le Lider Máximo, comme on l'appellera de plus en plus souvent, peut compter sur le soutien inconditionnel de sa population : au cours de l'année 1959, on estime à 1500 le nombre de lois révolutionnaires, décrets et ordonnances promulgués : la Constitution de 1940, suspendue en 1952, est partiellement remise en application le 7 Février 1959 ; une loi sur la réforme du logement divise de près de moitié tous les loyers, les tarifs de l'électricité et du téléphone sont réduits Un éditorial de la revue Bohemia publié le 11 Janvier 1959 encense Castro car il explique que ce nouveau gouvernement refuse toute accointance avec les Etats de régime dictatorial (il vise ici en particulier le régime soviétique, qui deviendra plus tard l'allié du régime cubain). [...]
[...] La politique castriste dérive alors vers un régime dictatorial. II. La dictature castristre prend des allures plus qu'officielles A. Un personnage politique tout puissant Castro cumule aujourd'hui les fonctions de Commandant en chef des armées, de Premier Secrétaire du Parti Communiste Cubain (PCC) depuis 1965, de Président du Conseil d'Etat cubain et Président du Conseil des ministres depuis 1976 et de Président de la République de Cuba depuis le 3 Décembre 1976. Il est donc tout puissant, dispose de toutes les fonctions. [...]
[...] Un pouvoir qui dérive Dans le premier gouvernement, qui suivit le renversement de Fulgencio, gouvernement présidé par Manuel Urrutia que Castro avait déjà choisi pour ce poste à l'heure de la guérilla dans la Sierra, Castro ne s'attribua pas de portefeuille. Officiellement, il se contentait d'occuper le poste de Commandant en chef des forces armées Mais il n'en resta pas moins au centre du pouvoir. Ce fut un véritable gouvernement parallèle qui s'imposa, avec le groupe du Granma qui rassemblait le Lider Máximo et ses plus fidèles combattants et qui était, selon Franqui, participant actif à la lutte clandestine à la Havane aux côtés de Castro et du Che, la nouvelle et véritable force du pouvoir de la nation Castro disposait en effet d'un Bureau de planification et de coordination révolutionnaire et d'un conseil officieux à Cojimar où il possédait un bureau personnel qui devint son poste secret de commandement militaire. [...]
[...] Tout ce qui affaiblit le régime affaiblit donc Castro car il est le pouvoir, il le porte. Mais l'opposition n'a pas réussi à se développer à Cuba à cause des contrôles socio- politiques, de l'incapacité de cette opposition à proposer une alternative crédible et de la continuité de l'émigration, les cubains récalcitrants aux régimes préférant fuir que s'opposer à un régime encore soutenu par la population malgré l'absence d'alternative entre un régime oppressif ou d'ouverture. Suite à des problèmes de santé, Fidel Castro a cédé en 2006 temporairement ses pouvoirs à son frère Raùl. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture