La République de Cracovie est à replacer dans son contexte, celui du 19e siècle sans Etat polonais. Cette nation sans Etat, partagée entre la Prusse, l'Autriche et la Russie depuis la troisième partition de 1795, était néanmoins parvenue à reformer une entité politique dès 1807 à travers le Duché de Varsovie. Le Congrès de Vienne en 1815 consacre le partage du Duché de Varsovie mais crée la République de Cracovie. Ce reliquat du Duché de Varsovie va alors concentrer tous les espoirs en tant qu'unique parcelle polonaise restante. Jouissant d'abord d'une Constitution libérale et d'une situation économique florissante, la République va ensuite montrer les limites de son modèle jusqu'à son annexion par l'Autriche.
[...] Le plan d'origine était une insurrection générale dans toute la Pologne grâce à une armée paysanne, mais l'entreprise fut découverte en Prusse et en Russie. En Galicie, les paysans ne se rallièrent pas aux idées de l'intelligentsia qui ne leur ont jamais été favorables et profitèrent de l'agitation de l'insurrection pour se débarrasser des propriétaires des terres dans une jacquerie. En revanche les conditions étaient plus favorables dans la République de Cracovie. Les paysans, libres et propriétaires des terres, se rallièrent à la révolution démocratique. [...]
[...] L'année 1827 marqua en revanche le début du déclin de l'autonomie de la République de Cracovie et par conséquent le déclin de la République elle- même. Les germes d'ingérence présents dans la Constitution ont permis aux trois puissances de s'immiscer dans la politique de la ville libre, quitte à violer les conditions du traité. En 1827, alors que les mouvements pour l'indépendance de la Pologne se renforçaient, les trois Résidents refusèrent de confirmer le choix du Sénat pour sa présidence, ce qui révéla la faible liberté de la République. [...]
[...] Le 4 mars, Tyssowski capitule à la frontière prussienne. Cracovie est alors envahie par les troupes russes. Le Traité austro-russe de novembre 1946 incorpore la République de Cracovie à la Galicie autrichienne et marqua donc la fin de la ville libre. Cet épisode fragilisa les mouvements nationaux polonais qui ne parviendront pas au 19e siècle à faire aboutir leurs tentatives d'insurrection qui débouchent sur de lourdes répressions. À Cracovie, l'échec impliqua l'instauration d'institutions autrichiennes, l'introduction de l'allemand ainsi que l'aggravation de la crise économique. [...]
[...] Le manifeste eut un grand écho dans la République de Cracovie, notamment chez les classes défavorisées des villes et des campagnes ainsi que dans la communauté juive. Le 24 février, Tyssowski dissout le gouvernement qu'il avait créé et se proclame dictateur de la Révolution. Deux jours plus tard, Dembowski rejoignit Tyssowski mais s'appropria le rôle de leader. L'insurrection ne fut efficace qu'à Cracovie, dans les campagnes de la Galicie voisine, les paysans n'ont pas soutenu la République, ce qui limita la portée du mouvement et le rendit stérile. [...]
[...] Finalement, le Traité du 3 mai 1815 pencha pour un compromis : La ville de Cracovie avec son territoire est déclarée à perpétuité, cité libre, indépendante, strictement neutre, sous la protection de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse. Ce territoire représente 1 164km² (Cracovie, Chrzanow, Trzebinia, Nowa Gora et 224 villages) pour habitants en 1815 (145000 en 1843). La Constitution de la ville-Etat institua un système parlementaire libéral. Elle établit une Chambre Basse (Sejm) élu au suffrage masculin. Elle se réunit annuellement, exerce le pouvoir législatif, élit neuf des treize sénateurs et exerce un contrôle sur le budget et sur l'exécutif (le Président du Sénat). La Chambre Haute est formée pour sa part de 13 membres élus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture