Contestation populaire, sociologie, régime politique, pouvoirs publics, régime républicain, société française, IIIe République, gouvernement Clémenceau, tension sociale, Ve République, accords de Matignon et d'Oudinot, affaire Dreyfus, partis politiques, marxisme, révolution bolchevique, nationalisme, Première guerre mondiale, Guerre froide, régime de Vichy
Le régime pris en considération est la République, un régime dans lequel le chef de l'État n'est pas le seul à détenir le pouvoir et dont les représentants sont élus. Entre 1831 et 1968, cinq Républiques, de natures différentes, se sont succédé. La République représente ici le gouvernement, le pouvoir, la force publique.
L'expression « contestation populaire politique », dont le singulier marque le caractère général, invite à ne pas faire une démonstration restreinte ou exclusive. L'expression touche ainsi tous les sujets qui occupent le débat politique ainsi que toutes les catégories et couches sociales de la société française. La contestation populaire politique peut donc désigner aussi bien une mutinerie, une révolte paysanne, qu'une manifestation d'extrême droite. Quelle que soit la cause défendue et l'époque, il s'agit donc d'étudier le rapport de force entre des acteurs de la société, la foule, le groupe, le collectif et une entité représentant le pouvoir, le gouvernement républicain.
[...] Des mouvements et partis politiques au soutien à la contestation A partir de la fin du XIXe siècle, le courant socialiste, puis marxiste (qui se développe avec l'essor de l'industrialisation et l'influence de la révolution bolchevique d'octobre 1917), s'oppose aux mouvements d'extrême-droite et nationalistes. La contestation populaire se retrouve dans ces courants, guidée par des personnalités fortes (Jean Jaurès, Louis Blanc, Charles Maurras . ) pour exprimer son mécontentement et son souhait de trouver une alternative au modèle politique en place. [...]
[...] Parallèlement, la république cherche à apaiser, ou du moins à éviter la contestation en prenant des mesures parfois coercitives, parfois conciliantes. II. Réformes et concessions face à la contestation populaire Encadrer, éduquer, légiférer La société française politise de nombreux sujets (affaire Dreyfus, séparation de l'Église et de l'État . ) et développe une forte identité démocratique, accompagnée de principes républicains (libertés, laïcité, etc.) et d'une politique sociale modérée. Pour anticiper les mécontentements, les gouvernements successifs se veulent pragmatiques. La loi permet d'encadrer la société. [...]
[...] La contestation populaire politique peut donc désigner aussi bien une mutinerie, une révolte paysanne, qu'une manifestation d'extrême-droite. Quelle que soit la cause défendue et l'époque, il s'agit donc d'étudier le rapport de force entre des acteurs de la société, la foule, le groupe, le collectif et une entité représentant le pouvoir, le gouvernement républicain. Se pose alors la question de l'attitude des pouvoirs publics de la République face aux mouvements de contestation populaire, qui oscille entre réformes et répression. Nous verrons donc dans un premier temps que la République répond par l'usage de la force face à la contestation populaire ; puis, nous démontrerons que la République se montre aussi à l'écoute de la contestation populair en apportant des réponses aux attentes, entre réformes et concessions ; enfin, nous verrons que la République a été parfois été assaillies par des contestations extérieures à la France métropolitaine qui ont nourri la contestation en métropole. [...]
[...] La contestation populaire devient aussi un laboratoire d'expérimentation politique, appliquant à l'échelle nationale les mouvements contestataires qui ont lieu en dehors de la France (la révolution bolchevique de 1917 a suscité de vifs débats au sein des militants socialistes sur la ligne à adopter, surtout après les grandes grèves ouvrières de 1919). La contestation populaire naît et disparaît au gré des événements sociopolitiques qui ont jalonné les différentes républiques successives. La réaction du pouvoir public diffère selon les époques et le contexte politique. La République, sans cesse remise en cause et fragile, a souvent usé de la force pour mettre fin à la contestation. Mais elle a parfois aussi compris que le dialogue et l'encadrement pouvaient amener l'apaisement. [...]
[...] La république doit donc également faire face aux revendications qui surgissent dans les territoires d'outre-mer et les territoires colonisés. Les idées politiques et les valeurs de la république se propagent au-delà du territoire métropolitain pour servir la cause d'autres contestataires qui trouvent parfois un soutien en métropole ou, au contraire, une opposition ferme. Les contestataires de métropole manifestent alors leur opinion et leur mobilisation de manière vive (manifestation, propagande dans les journaux) ou latente (peinture, œuvre littéraire). La contestation populaire peut aussi être nourrie d'influences extérieures liées au contexte international. [...]
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