Depuis la Révolution française, l'alliance du « trône et de l'autel » semblait acquise, tant l'attachement de l'Eglise et des catholiques à la monarchie était palpable... De fait, tandis que la IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 sur les ruines du Second empire, les catholiques et la République paraissent fondamentalement inconciliables. Pour autant, si le cléricalisme a pu être pointé du doigt par certains républicains (à l'instar de Gambetta) comme « l'ennemi » majeur du régime, reste que les relations nouées entre les catholiques et la IIIe République s'avèrent en réalité bien plus complexes et mouvantes. Aussi convient-il de s'interroger sur l'évolution des rapports entre les catholiques la République, de 1871 à 1919 (avec la victoire du Bloc National) : Marianne et Marie sont-elles compatibles ?
Si l'antagonisme entre catholiques et République semble a priori irréductible (globalement, de 1871 à 1890, un effort d'acceptation de la République par l'Eglise s'esquisse cependant dans les années 1890, même si la décennie se solde par un bilan mitigé (en témoigne par exemple l'engagement antidreyfusard de bien des catholiques lors de l'affaire Dreyfus). En fin, les tensions tendent à s'apaiser quelque peu au lendemain du tournant résolument anticlérical que constitue la République Radicale (même si la dialectique persiste relativement discrètement) (...)
[...] Dès lors, les progressistes au pouvoir (républicains modérés) tendant la main aux ralliés (une trêve dans le combat laïc s'esquisse : c'est l'esprit nouveau sur qui ils peuvent désormais compter pour enrayer le développement du socialisme Certains radicaux et les socialistes crient à la trahison ! Certes, une réconciliation d'ailleurs tout à fait relative, tous les catholiques n'approuvant pas le Ralliement, loin s'en faut semble se dessiner entre Marianne et Marie ; cependant, sa fragilité est palpable, en témoigne notamment l'attitude profondément antirépublicain de mains catholiques lors de l'Affaire Dreyfus, en fin de siècle :en effet, nombreux sont ceux qui optent pour l'antidreyfusisme (la presse assomptionniste est une bonne illustration de l'engagement antidreyfusard, comme La Croix par exemple). [...]
[...] Dissertation d'histoire Prépa littéraire Les catholiques et la République (1871-1919) INTRODUCTION Depuis la Révolution française, l'alliance du trône et de l'autel semblait acquise, tant l'attachement de l'Eglise et des catholiques à la monarchie était palpable De fait, tandis que la IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 sur les ruines du Second empire, les catholiques et la République paraissent fondamentalement inconciliables. Pour autant, si le cléricalisme a pu être pointé du doigt par certains républicains (à l'instar de Gambetta) comme l'ennemi majeur du régime, reste que les relations nouées entre les catholiques et la IIIe République s'avèrent en réalité bien plus complexes et mouvantes. Aussi convient-il de s'interroger sur l'évolution des rapports entre les catholiques la République, de 1871 à 1919 (avec la victoire du Bloc National) : Marianne et Marie sont-elles compatibles ? [...]
[...] Pourtant, une évolution notable se profile dans les années suivantes * En effet, la dernière décennie est le théâtre d'un renversement notable (même s'il convient de le nuancer) : un effort d'acceptation pour les catholiques de la République se dessine, notamment grâce à Léon XIII (successeur de Pie IX) : si ce pape ne rompt pas catégoriquement avec l'attitude de son prédécesseur (ce n'est pas un prêtre libéral), reste qu'il fait preuve d'une plus grande souplesse. De fait, craignant une radicalisation du régime, désireux de rompre la solidarité qui unit la monarchie aux catholiques, de sauvegarder le Concordat de 1801 et de redorer quelque peu la place de la Papauté (particulièrement menacée à cette époque Léon XIII encourage les catholiques à accepter la République, à s'y rallier : le terme Ralliement illustre le changement d'attitude notable d'une partie des catholiques au régime. [...]
[...] Si l'antagonisme entre catholiques et République semble a priori irréductible (globalement, de 1871 à 1890, un effort d'acceptation de la République par l'Eglise s'esquisse cependant dans les années 1890, même si la décennie se solde par un bilan mitigé (en témoigne par exemple l'engagement antidreyfusard de bien des catholiques lors de l'affaire Dreyfus). En fin, les tensions tendent à s'apaiser quelque peu au lendemain du tournant résolument anticlérical que constitue la République Radicale (même si la dialectique persiste relativement discrètement). * Les premières années de la République révèlent un antagonisme profond entre, d'une part, les Catholiques, favorables à un régime monarchique, et, d'autre part, la République, qui déjà affirme son attachement à la laïcité. [...]
[...] Mais l'anticléricalisme radical ne s'arrête pas là, loin s'en faut, et culmine sous le Bloc des Gauches. En effet, le combisme s'avère être un anticléricalisme de combat, résolument décidé à ôter à l'Eglise sa mainmise (cependant relative) sur la société. Aussi les mesures destinées à réduire l'influence des catholiques foisonnent-elles, avec notamment une application fort stricte de la loi de 1901 ; un pas supplémentaire est en outre franchi en juillet 1904, avec l'interdiction aux congrégationnistes d'enseigner ; si de nombreuses écoles sont fermées, il convient toutefois de remarquer que beaucoup ouvrirent à nouveau leurs portes après s'être laïcisées (les catholiques ne perdent d'ailleurs qu'un tiers de leurs élèves). [...]
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