Parler des années 1930 revient à traiter d'une période souvent définie comme étant l'entre-deux-guerres. Or, aussi catastrophiques qu'aient été les Première et Seconde Guerres mondiales, la période des années 1930 semble aussi dessiner les contours d'un nouveau type de guerre : il s'agit des guerres financières.
Parti d'une catastrophe au sein des États-Unis, le krach de 1929 a vu sombrer l'essentiel des puissances européennes au cours des années suivant la catastrophe. La France, qui semblait être une rescapée de la catastrophe a également fini par sombrer dans la crise. Une crise arrivée tardivement en France, mais qui pour autant a eu plusieurs dimensions : originellement crise financière, elle s'est transformée en crise économique, entraînant de nombreuses répercussions : crise industrielle, agricole, commerciale.
Pis, cette crise a pris l'allure d'une véritable crise politique née de la contestation des politiques menées par le gouvernement Laval. C'est ainsi sur dans la sphère politique que le malaise est transposé : ce qui se traduit non seulement par une vive contestation, mais surtout par la promotion d'idées et d'idéologies proches de l'extrême droite.
Pourtant, malgré ce malaise multiforme, la France a su préserver ses institutions démocratiques dans un contexte marqué par la montée des régimes autoritaires en Europe. Peut-on considérer que la crise des années 1930 constitue une rupture dans l'histoire économique et politique française ?
[...] Enfin, les indépendants - petits artisans et commerçants voient leurs revenus diminuer de Il apparaît ici que, malgré les efforts menés par le gouvernement Laval en vue de dénouer cette crise multiforme, les politiques engendrent des externalités négatives sur la société. Du fait de ces conséquences touchant de manière inégale les différents groupes, la société des années 1930 va voir sa cohésion affectée, ce qui va conduire à des conflits entre les différents groupes sociaux et à plus long terme à une crise intellectuelle et morale. II. Une crise originellement économique aux sources d'un malaise politico- intellectuel. Il s'agit d'étudier ici les répercussions politiques de cette crise. [...]
[...] Pour lutter contre ce fléau, diverses politiques sont menées. B. L'exigence de résoudre la crise par des politiques économiques radicales : gage de cohésion ? En effet, comme dans l'ensemble des pays touchés par le krach de 1929, la France s'engage, sous ses différents gouvernements, à mener des politiques économiques qui, tantôt favorisent l'investissement, tantôt préservent certains acquis sociaux. De ce fait, on note une profonde incohérence de la politique économique jusqu'en 1935. En effet, celle-ci se traduit par la volonté de maintenir la valeur-or du franc voulue par Raymond Poincare alors que les principaux partenaires de la France avaient déjà opéré des dévaluations massives en vue de favoriser leurs exportations, donc d'augmenter leur productivité. [...]
[...] Par ailleurs, une revue telle que "L'Ordre nouveau cherche une troisième voie entre le capitalisme et le bolchevisme. B. L'attrait pour le fascisme et l'idéologie d'extrême droite : symptôme du défaut d'action politique ? On observe ici combien la situation du pays a conduit à la remise en cause de tous les dogmes possibles et imaginables qui, jusqu'à cette époque, régissaient la société française. Plus dangereux, symptôme de la gravité de l'époque, l'attirance pour l'extrême droite est aussi une tendance de cette époque. [...]
[...] De plus, des politiques sociales ayant été menées ont conduit à toucher de manière inégale la population. Ce qui s'est traduit non seulement par une absence de cohésion au sein de la société, mais également par l'émergence de courants hostiles au gouvernement établi. Plus inquiétant, sur le plan politique et intellectuel, il apparaît que la lassitude et le ras-le-bol eu égard à cette crise a mené véritablement à un attrait pour la fascisme. Or, n'est-ce pas là, à l'image des élections de 2002, un simple symptôme du désenchantement de la politique ? [...]
[...] Ce qui conduit à voir dans ce parti qui se dit révolutionnaire, un parti surtout démocratique au sein duquel certains ne veulent pas remettre en cause l'ordre établi. Cette divergence idéologique conduit à une scission des"néo- socialistes " conduits par Marcel Deat dont la devise est : "Ordre, autorité,nation Ce mouvement veut notamment renforcer le rôle de l'État face a la crise économique. Il plaide en faveur de politiques keynésiennes. Au sein du Parti radical, on retrouve un sentiment d'inadaptation semblable. Cette absence de critique virulente conduit les "jeunes Turcs " tels que Pierre Mendès France à préconiser la modernisation du radicalisme. [...]
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