En 1971, Le Goff s'interroge sur « la remontée récente de l'histoire politique » et en souligne les renouvellements à partir des apports de la sociologie et de l'anthropologie autour de la notion de pouvoir. Il plaide pour une anthropologie politique, dans le prolongement des travaux d'histoire portant sur la symbolique politique, et en particulier des Rois thaumaturges de Bloch.
En 1974, Pierre Nora, dans Faire de l'histoire, propose une contribution : « le retour de l'événement ». Pour lui, l'évènement qui fait retour est l'évènement médiatisé, très éloigné de l'évènement de l'histoire politique traditionnelle. En 1979, les Annales elles-mêmes appellent à réinvestir le « problème du politique » à partir des débats sur la Révolution française et des réflexions sur le totalitarisme (...)
[...] L'IHTP a pour vocation de développer les études sur l'histoire récente de la France et des pays étrangers. François Bédarida en est à la fois le fondateur et le premier directeur, jusqu'en 1991. Dans un premier temps, l'histoire du temps présent doit défendre sa légitimité scientifique en répondant à 2 objections récurrentes : celle concernant l'impossibilité de consulter les archives récentes et celle de l'objectivité inaccessible par manque de recul. Les débats sur ces 2 questions sont vite dépassés selon René Rémond. [...]
[...] Les promoteurs de cette histoire du politique rattachent son émergence au contexte du milieu et de la fin des années 1970, marqué en particulier par la crise du marxisme l'effet Soljetnitsyne - et la réflexion sur le totalitarisme. Avec la Révolution française (Furet), le totalitarisme (stalinien) constitue un des objets privilégiés de réflexion dans la genèse de cette histoire politique conceptualisante. Le principal lien de sociabilité intellectuelle de ce nouveau courant est le séminaire politique que Furet tient à partir de 1977. [...]
[...] Il travaille de plus en plus sur la trace de la Révolution, sur son empreinte, et donc son historiographie, son héritage et sa postérité. Les thèses de Furet et de son école critique participent donc du basculement général de l'historiographie française de l'économique et du social vers le politique et le culturel la symbolique, l'imaginaire et l'idéologie révolutionnaires (Vovelle, 1988). En analysant la Révolution à partir de son centre conceptuel Furet propose une version radicale de ce basculement. Selon Rosanvallon (1996), l'histoire conceptuelle du politique se veut nettement démarquée par rapport à l'histoire politique définie par René Rémond qui se limiterait à l'étude de la vie politique en tant que sphère particulière de l'activité sociale. [...]
[...] Il plaide pour une anthropologie politique, dans le prolongement des travaux d'histoire portant sur la symbolique politique, et en particulier des Rois thaumaturges de Bloch. En 1974, Pierre Nora, dans Faire de l'histoire, propose une contribution : le retour de l'événement Pour lui, l'évènement qui fait retour est l'évènement médiatisé, très éloigné de l'évènement de l'histoire politique traditionnelle. En 1979, les Annales elles-mêmes appellent à réinvestir le problème du politique à partir des débats sur la Révolution française et des réflexions sur le totalitarisme. [...]
[...] Rémond traite à part la question de l'évènement qui ne se réduit pas à l'évènement politique et qu'il faut selon lui réévaluer. La nouvelle histoire politique se revendique comme nouvelle aussi par les objets et les thèmes qu'elle privilégie. Les notions retenues sont en particulier celles de réseau, de milieu, de génération et celle de représentation qui envahit alors l'historiographie française. Mais c'est aussi la notion de culture politique qui est, avec insistance, présentée comme celle qui concentre le mieux la nouveauté de cette histoire politique : elle a le statut de notion identitaire. [...]
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