Si globalement la droite monarchiste voit dans le désastre de Sedan le châtiment mérité du 2 décembre, et un signe de la justice divine, elle ne tente pas de prendre le pouvoir en 1870 : peut-être parce que, accoutumée à ce que les révolutions se fassent contre elle depuis 1830, elle n'ose les contrecarrer, les diriger, et laisse agir les chefs républicains, plus experts à manier les foules, d'autant plus qu'on est encore en guerre (...)
[...] La théorie des corps intermédiaires devient un programme commun. Prolongeant l'accord sur les institutions, des coalitions peuvent apparaitre : motion de Mai 1873, lois de l'hiver 1872-73 (durée du travail des femmes et des enfants, l'ivrognerie, introduction des représentants des autorités sociales dans le conseil supérieur de l'instruction publique, autorisation des prêtres dans les bureaux de bienfaisance) III) La droite bonapartiste Le bonapartisme est une troisième composante de l'éventail des droites françaises, qui va survivre au désastre de septembre 1870. [...]
[...] La situation électorale et parlementaire des droites se dégrade. Aux élections de février et mars 1876, le suffrage universel ne renouvelle pas aux fidèles des régimes déchus la confiance qu'il leur avait spontanément manifestée dans les circonstances exceptionnelles de février 1871 (les droites ne remportent que 180 sièges dont la moitié aux bonapartistes du Comité National Conservateur contre 363 aux républicains). Le régime électoral étant celui du scrutin d'arrondissement à deux tours et à la majorité relative, une partie des bonapartistes a bénéficié du report des voix de droite, reconstituant localement la coalition conservatrice. [...]
[...] Situation de la France les a servis : en période de détresse, le notable reprend le rôle séculaire du protecteur (connaît langue de l'ennemi, s'interpose entre le peuple et l'occupant les élections sont à leur avantage car ils représentent la paix, contre les bonapartistes responsables de la guerre, et les amis de Gambetta qui veulent poursuivre la lutte. Peuvent envisager la restauration (Assemblée est souveraine et a aboli la loi d'exil en Juin 1871). Mais dissensions affaiblissent la coalition de droite. II) Les deux traditions monarchiques Légitimistes : fidélité absolue au prince (comte de Chambord), ils sont une centaine, et siègent à l'extrême droite. Veulent une contre révolution (i.e. [...]
[...] En quelques années, le suffrage universel déloge les droites de toutes leurs positions politiques. Le Sénat leur échappe, déjouant le calcul des constituants, au premier renouvèlement par tiers. Le 30 Janvier 1879, le maréchal de Mac Mahon démissionne. Au niveau local, la révolution des mairies (D. Halévy) donne en Janvier 1878, la direction de 20000 communes aux républicains. Les droites conservent pourtant des positions maitresses dans la haute administration, les conservateurs sont puissants dans l'armée, la marine, la magistrature, la diplomatie Les conservateurs disposent de la majorité des journaux et sont assurés de la sympathie du clergé. [...]
[...] Avec le boulangisme, les droites se rapprocheront plus du bonapartisme que du royalisme. Le 1er juin 1879, le prince impérial disparait et la succession échoit au prince Jérôme (républicain et anticlérical Les fidèles du bonapartisme reporteront leur allégeance sur son fils le prince Victor et le parti restera divisé. En 1883, le comte de Chambord meurt, trois ans plus tard, une loi d'exil expulse du sol national les chefs des familles ayant régné sur la France. Les droites perdent leurs références personnelles. [...]
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