L'histoire a apporté la preuve que les politiques cléricales ou anticléricales n'ont eu que
peu d'influence sur les pratiques religieuses, et qu'il a pu se produire des ‘retours en arrière' sous
la forme de tentatives de restauration de l'ordre ancien. Cependant, étant donné l'évolution
générale des rapports entre religion et société en Europe depuis la Révolution française qui
semblent converger dans le temps et à travers les Etats pour arriver à la situation actuelle, et
étant donné l'antériorité de la France dans le domaine de la sécularisation, notre étude suivra le
rythme de celle-ci, et laissera assez logiquement la part belle au catholicisme, dont l'organisation
hiérarchique et la fermeté des discours a fait la particularité au cours des siècles passés. Par
conséquent, nous verrons en premier lieu la courté période s'étalant du début de la Révolution
française à la fin de cette période troublée (1789-1801) : cette période est courte, mais se doit
d'avoir une place à part, étant donné les profonds bouleversements qu'elle a engendrés. Suit
ensuite le lapse de temps s'étendant du règne impérial à l'avènement des républicains au
pouvoir (1876) qui se justifie par l'espoir qu'il y a alors eu d'un retour en arrière en matière
religieuse. Nous mettrons la période 1876-1919 à part étant donné les relations particulièrement
crispées qui caractérisaient alors le lien entre religion et société, et la montée en puissance du
principe de Séparation de l'Eglise et de l'Etat voté en France en 1905. Enfin, nous verrons la
période s'étendant de 1919 à aujourd'hui marquée par une progression sinon constante, du
moins générale, de l'acceptation de la séparation du politique et du religieux, du rapprochement
de leurs points de vue et de leur réconciliation.
[...] Même après la mort de Robespierre, la Convention, sûre de la fin prochaine du christianisme et supprime par conséquent le budget des cultes la même année. On prêche aussi la ‘bonne parole' à l'étranger : les Etats de l'Eglise sont envahis en janvier 1798, Pie VI est alors enlevé et meurt à Valence en août 1799. Pendant cette période des 28.000 prêtres français ont renoncé à leur sacerdoce. Est-ce déjà la fin de l'Eglise en France ? Certainement pas. Premier consul depuis 1799, Napoléon Bonaparte souhaite une réconciliation nationale possible à travers la religion. [...]
[...] Garderont-ils leur place historique dans le giron du pouvoir, ou les sociétés orientales entameront-elles une évolution similaire à celle qui a marqué l'ouest depuis 200 ans ? Quant à la question des nouvelles spiritualités, elle amène forcément celle des sectes, qui prospèrent actuellement dans tous les lieux ou les sociétés sont en manque de repères spirituels. L'Etat français lui-même s'est alarmé de la chose et mène à ce propos une politique de stricte surveillance. Les litiges au sujet de la moralité entre Etats et religions, et la façon dont des Etats dont la politique se veut laïque comme en France semblent annoncer un regain de popularité pour le laïcisme, comme en témoignent certaines positions en France, à propos de l'école libre, de la référence au passé religieux de l'Europe dans le Traité établissant Constitution pour l'Europe, et finalement l'interdiction de porter des signes religieux distinctifs dans les écoles. [...]
[...] Cet espoir de retour à l'ordre ancien se manifeste bien sûr avec la période de la Restauration proprement dite qui refera de la France un royaume entre 1814 et 1830. A l'étranger, les horreurs qui prirent place sous la Révolution suscitent la plus grande méfiance, et le retour à l'ordre ancien semble être de mise après la chute de Bonaparte et le Congrès de Vienne qui permet aux princes chassés par Napoléon I de retrouver (dan le plupart des cas) leur trône. [...]
[...] En outre, la société sacrale, la religion de Reims selon marc Bloch, prend fin avec Charles X dont le sacre en 1825 est le dernier à avoir une forme liturgique. Ainsi, en 1830, Louis-Philippe prête-t-il serment devant les Chambres au cours d'une cérémonie civile. Comme nous avons pu le voir dans l'introduction, la France bénéficie d'une certaine antériorité en matière de relation entre Eglise et société, et, à l'inverse des propos de Léon Gambetta selon lequel ni la laïcité, ni l'anticléricalisme ne sont des articles d'exportation la France a bien porté hors de ses frontières sa façon de concevoir le lien entre politique et religion, notamment dans les Etats soumis au joug napoléonien. [...]
[...] La réconciliation des Etats et des Eglises Au cours du siècle, la pacification des rapports Etat - Eglise et la clarification du rôle de chacun a permis leur réconciliation Des rapports pacifiés Assez vite après 1905, notamment ‘grâce' à l'union sacré qui vit le jour au moment de la Première Guerre mondiale, les rapports entre partisans et opposants de l'église se sont sensiblement réchauffés, et cela c'est manifesté en France par la reprise des rapports entre l'Etat et le Vatican dès 1919. Ce rapprochement et la pacification des tensions de la société autour de la question ‘religieuse' sont possibles, entres autres grâce à une modernisation de l'enseignement de l'Eglise, notamment catholique. En effet, pendant une grande partie du XXè siècle, les Eglises protestantes et orthodoxes ont continué à êtres étroitement lié au cadre étatique des nations où elles étaient majoritaires. [...]
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