La fin de la Guerre de Corée en 1953 voit la naissance de deux nouveaux pays, qui divisent la péninsule coréenne en deux. Le Nord, ou République Populaire Démocratique de Corée a pour capitale Pyongyang ; quant à lui, le Sud ou République de Corée a pour capitale Séoul. A vol d'oiseau, seuls 213,266 km séparent Séoul de Pyongyang. Pourtant, des idéologies profondément différentes et opposées séparent et éloignent les deux pays de manière radicale. Ainsi, d'un côté nous avons la Corée du Nord, dominée par l'idéologie du Juche, concept développé par Kim Il Sung, qui reprend les idées du communisme (marxisme et léninisme) tout en prônant le principe d'indépendance politique, d'autosuffisance économique et d'autonomie militaire.
[...] Le premier obstacle, tout d'abord, est qu'une réunification signifierait forcément l'échec de l'un des deux régimes et la domination de l'autre. En Corée du Nord, outre la censure et la propagande, Kim Il Sung avait mis en place le culte de sa personnalité qui faisait de lui un véritable dieu vivant. Ce culte de la personnalité était tellement intense qu'il fut parfois associé à du fanatisme. A sa mort en 1994, son fils Kim Jong Il a consolidé son pouvoir en se reposant sur le souvenir de son père. [...]
[...] Cependant, c'est la fin de la Guerre Froide qui a permis, depuis le début des années 1990, un réel rapprochement entre les deux pays. A plusieurs reprises, les deux gouvernements ont fait des efforts qui laissaient paraître une volonté de réunification. Ainsi, le 4 juillet 1972, un communiqué historique fut rendu public : le Nord et le Sud acceptaient de travailler à une réunification pacifique. Néanmoins ce n'est qu'en septembre 1991 que le Sud et le Nord rejoignirent les Nations Unies simultanément. [...]
[...] Malgré tout, une véritable volonté d'entente et de réunification entre le Nord et le Sud se fait sentir depuis le début des années 1990. Mais des obstacles politiques aussi bien qu'économiques ont fait que ni la fin de la Guerre Froide, ni les efforts des gouvernements n'ont permis à la Corée de réunir le peuple Coréen, aujourd'hui divisé depuis plus d'un demi siècle. Les disparités et différences entre les deux régimes étant des causes majeures de cette frontière hermétique, il n'est, de ce point de vue, pas absurde de penser que finalement la Corée du Sud a été victime de son succès et que la Corée du Nord a été victime de son insuccès. [...]
[...] Mais une comparaison entre les deux pays est-elle possible ? Tout d'abord, la division de l'Allemagne constituait une sorte de sanction à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, alors que la Corée était plutôt une victime du conflit Est-Ouest. Ensuite, l'Allemagne de l'Est était l'une des économies les plus performantes du bloc communiste : les conséquences sur l'économie Ouest-allemande ne furent donc pas trop négatives. La Corée du Nord quant à elle est un des pays les plus pauvres du monde, son développement étant identique à celui des pays sous- développés, alors que la Corée du Sud a un niveau de vie analogue à celui des pays développés (grâce aux efforts du gouvernement à la fin des années 80 pour ouvrir la Corée du Sud à l'économie de marché, la Corée du Sud a pu s'intégrer à l'économie mondiale et devenir la 11e puissance économique l'un des 4 dragons d'Asie). [...]
[...] Ainsi plusieurs incidents récents montrent que la tension sur la péninsule est toujours présente. En juin 1999, l'incursion de plusieurs bateaux de la marine Nord-coréenne dans les eaux Sud-coréennes se termina sur des batailles armées durant lesquelles des dizaines de marins furent blessés ou tués. Plus récemment encore, le 9 octobre 2006, la Corée du Nord a elle-même annoncé avoir procédé à un essai nucléaire. Le troisième obstacle qui pose un frein à la réunification coréenne a trait à la scène internationale. [...]
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