« Il y a en Europe deux grandes forces opposées et irréconciliables, deux grandes nations qui cherchent à étendre leur champ d'action au monde entier » écrit le 11 septembre 1897 un journaliste de la Saturday Review, célèbre journal britannique.
Le traité de Francfort de 1871 qui marque la fin de la guerre qui opposait l'Allemagne à la France consacre l'hégémonie du Reich sur le continent. A partir de cette même période commence dans le monde le début de l'apogée européenne. C'est le temps des grandes explorations, de l'occupation de territoires non exploités et de l'évangélisation des indigènes, politique menée notamment par la France et la Grande-Bretagne. Cette dernière jouit d'un profond sentiment de sécurité grâce à son insularité, sa situation florissante de son économie et sa flotte de guerre la plus développée. Forte de cette suprématie, l'Angleterre ne craint donc aucune concurrence. Otto von Bismarck, chancelier du royaume de Prusse de 1862 à 1890 et chancelier de l'Empire allemand de 1871 à 1890, préfère quant à lui consolider l'unité allemande et se consacrer à maintenir la paix entre les puissances européennes plutôt que de chercher à donner à l'Allemagne une influence mondiale. La décennie qui suivit la proclamation de l'empire allemand est marquée par l'hégémonie de celui-ci sur le continent européen.
Dans quelle mesure peut-on dire que les relations anglo-allemandes ont joué un rôle dans le déclenchement du premier conflit mondial ?
[...] Lloyd George, alors chancelier de l'Echiquier, dit même la formule de la paix à tout prix est indigne d'un grand pays Les négociations aboutissent entre Paris et Berlin le 4 novembre 1911 à un accord dans lequel l'Allemagne s'engage à ne pas entraver l'action de la France au Maroc La France a donc gagné la bataille et est de plus assurée d'un soutien anglais en cas de conflit armé contre l'Allemagne. En provoquant ces crises, l'Allemagne a tout mis en œuvre à partir de 1905 pour briser son encerclement et pour que ce soit l'Angleterre qui soit à son tour complètement isoler sur le continent. Cela montre bien l'extrême tension des relations entre les deux pays. L'Angleterre est quant à elle bouleversée par ces différentes crises et souhaite renouer des liens diplomatiques avec le Reich. C'est ce qu'elle va tenter en 1912. [...]
[...] Pourtant à partir de 1890, les relations internationales et par conséquent les relations anglo-allemandes, vont être profondément modifiées comme semble montrer la citation de la Saturday Review. L'avènement de Guillaume II en juin 1888 à la tête du Reich provoque peu de temps après le départ du chancelier Bismarck qui est remplacé par le chancelier Caprivi. Le nouvel empereur délaisse son rôle d'arbitre de l'Europe et son comportement plus aventuriste va conduire l'Allemagne à s'opposer non seulement à la France, mais notamment à l'Angleterre. [...]
[...] De leur côté, les Anglais veulent à tout prix éviter de se lier avec les autres Etats de la Triplice, l'Autriche- Hongrie étant menacée de dislocation et l'Italie ne s'intéressant qu'aux problèmes dans le secteur méditerranéen, ce qui n'est pas le plus avantageux pour la Grande- Bretagne. Cette politique de rapprochement était presque vouée à l'échec étant donné son incompatibilité avec le désir de l'Allemagne de devenir une grande puissance navale. Une alliance anglo-allemande aurait évidemment signé la fin du développement d'une puissante marine de guerre. Or, pour Guillaume II, l'avenir de l'Allemagne est sur l'eau Aucune amitié avec l'Angleterre n'a donc la possibilité de se réaliser. [...]
[...] Ce principe est d'ailleurs remplacé en 1908 par le two power plus ten percent qui donna une marge de 10%. Les Anglais revendiquent également le contrôle des points de passage obligatoires entre Bombay et Londres. L'Angleterre, suite à ses relations avec l'Allemagne, crée enfin des postes d'attachés navals à l'étranger. En 1906 est lancé le premier cuirassier le Dreadnought (le Sans- Peur), et qui se déplace grâce à une turbine à vapeur haute pression et qui est équipé de 8 canons de 12 pouces de diamètre. [...]
[...] Afin de ne pas être entraîné dans un conflit, l'Angleterre et la France proposent à l'Allemagne de s'associer à leur démarche de médiation pacifiste Celle-ci refuse net pour contraindre les deux amies à se détacher de la Russie. Son calcul semble être, dans un premier temps, bon. Le ministre des affaires étrangères français, Stéphen Pichon, fait savoir que la France ne peut s'engager dans un conflit dans lequel les intérêts vitaux de la Russie ne sont pas menacés et à Londres on conseille à Petersburg la résignation. [...]
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