Régime de Vichy, IIIème République, collaboration, politique antijuive, Révolution naionale
« Il n'y a pas de neutralité possible entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, entre la santé et la maladie, entre l'ordre et le désordre, entre la France et l'Anti-France. ». C'est lors de son discours du 15 août 1940 que le Maréchal Pétain prononçait ces mots, présentant la nouvelle direction du Régime de Vichy, c'est à dire le combat d'une « Anti- France » responsable de la défaite et de la décadence du pays.
Le Maréchal Pétain, qui a d'ailleurs en 1940 tous les pouvoirs, semblait être le seul capable de redresser le pays après cette cuisante défaite. Il est l'homme providentiel, le « héros de Verdun » sur lequel le pays compte pour empêcher son esclavage au service de l'Occupant. Il met à cet effet en place une collaboration d'Etat, ainsi qu'une série de mesures très dures contre les opposants au régime et les individus de confessions juives.
[...] L'interprétation supplémentaire qui est faite de cet acte par Pétain, c'est que les lois constitutionnelles de 1875 instaurant la IIIème République sont suspendues. Ainsi, dès le lendemain, Pétain commence à organiser le régime de Vichy avec l'instauration de 12 actes constitutionnels promulgués entre le 11 juillet 1940 et le 17 novembre Ce pouvoir constituant est un véritable atout pour le Maréchal Pétain car il s'en sert très largement pour mettre fin à la IIIème République. L'instauration d'un ordre nouveau par les actes constitutionnels clôture l'un des plus importants héritages de la Révolution française et bien sûr présent dans la IIIème République, celui de la souveraineté nationale. [...]
[...] A l'origine, il y a bien sûr des pressions de l'Occupant, incarné par l'ambassadeur d'Allemagne en France Otto Abetz en faveur d'une épuration raciale. Pour cela, il créait un office central juif avec la participation de Darlan et quelques hésitations de Pétain. La question juive est donc mise en avant par les Allemands, même si les préoccupations de Berlin restent centrées sur une attaque future de l'Angleterre. Cependant, si des pressions étrangères sont évidemment présentes, la singularité vient de la collaboration des autorités françaises sur la question juive plus importante que les nazis ne l'espéraient. [...]
[...] Le paroxysme est néanmoins atteint en 1942 avec l'organisation de grandes rafles. Il y a bien sûr, entre le 16 et le 17 juillet la rafle du Vélodrome d'Hiver avec arrestations. Bien qu'en dessous du chiffre espéré (notamment grâce à des fuites), on peut y voir la pleine collaboration d'élite du Régime de Vichy tels que René Bousquet, secrétaire général de la police du Régime de Vichy et organisateur de cette opération Vent printanier Il y a également Pierre Laval, qui décide de collaborer aux rafles, mais que sur les juifs réfugiés ou apatrides. [...]
[...] Il est erroné de surcroît de voir le Régime de Vichy comme un régime dans lequel toute réforme ou toute tentative pour améliorer voire moderniser les institutions est interdite. En effet, au plus tard dès 1941, Pétain commence à rédiger une Constitution, d'ailleurs exigé par l'Acte I de la loi de révision, qui s'écarte très largement de la réalité du régime avec l'affirmation de principes républicains. Parmi eux, il y a des libertés de 1789 reprises avec notamment dans l'article 2 la liberté de conscience, la liberté de culte, la liberté d'enseigner, la liberté d'aller et venir, la liberté d'exprimer et de publier sa pensée, la liberté de réunion, la liberté d'association Il y a également une séparation des pouvoirs, éléments propres à l'Etat de droit dans l'article 12 Les trois fonctions de l'État - fonction gouvernementale, fonction législative, fonction juridictionnelle - s'exercent par des organes distincts. [...]
[...] De plus, la rupture d'avec la IIIème République continue, et en particulier au niveau du parlementarisme. Ce terme, désignant le fait que le Parlement a la primauté sur les autres pouvoirs, disparaît avec une absence de séparation des pouvoirs sous Vichy. En effet, avec l'acte Constitutionnel numéro c'est le chef de l'Etat qui possède la plénitude du pouvoir gouvernemental comprenant bien plus que les attributions propres au pouvoir exécutif. Ainsi, outre les compétences propres au pouvoir exécutif que le chef d'Etat détient (nomme et révoque les ministres ; négocie et ratifie les traités, chef des armées) il peut aussi promulguer les lois. [...]
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