Il y a deux phases dans l'idéologie républicaine : d'abord, la construction et la diffusion de celle-ci grâce à l'école dans le but de réduire la domination sociale de l'Eglise en France et ensuite, la consolidation de la République comme seul régime légitime grâce à l'intériorisation par les individus des nouvelles règles du jeu politique qui soustrait à la domination des élites traditionnelles le pouvoir d'une nouvelle élite. Il s'agit donc dans une première partie, d'étudier les moyens de diffusion de l'idéologie républicaine et dans une seconde partie, l'intériorisation des nouvelles règles du champ politique républicain...
[...] L'idéologie républicaine s'est en effet imposée en France au niveau des combats politiques autour de la question du positionnement de la politique et de la société en terme de rapport d'influence et de primauté de l'un sur l'autre. D'une spiritualité religieuse à une spiritualité laïque Une nouvelle religion : le rôle de la science dans l'invention de la laïcité Au sortir de la Révolution et à partir de la volonté de substituer à la métaphysique spirituelle et cléricale une religion nouvelle, la science et la méthode qu'elle propose, vont intégrer l'ensemble des concepts de l'idéologie républicaine. [...]
[...] Les biens symboliques déplacent donc le vote pour une personnalité importante socialement vers un vote pour des idées que l'on partage. Mythes de la République et lutte pour le pouvoir Illusion quant à l'existence d'une souveraineté nationale : représentation et obéissance à la loi Ce régime impose une participation politique de commande pour cautionner le régime Cette délégation impose la passivité aux électeurs pour que les représentants agissent». Or, comment concilier apathie politique ordinaire et participation politique épisodique ? Comme nous l'avons énoncé dès notre introduction, la question dans cet exposé a été de savoir si l'idéologie républicaine avait été construite, diffusée, et admise par une volonté politique pour une éthique de conviction, ou bien, son utilisation a fait plus appel à une lutte pour atteindre le pouvoir. [...]
[...] En sortant de la monarchie de juillet, le constat de l'avancée de la doctrine sociale dans l'idéologie républicaine est alarmant. Le socialisme, idéologie émergente et en pleine effervescence reconnaît de facto, face à cette aporie de fait et d'idées le droit à l'insurrection. Le recours à la violence pour pallier l'absence de certains droits, notamment le droit au SU, est donc reconnu ; ceci se traduira dans les faits par les journées révolutionnaires de 1848. Aux yeux des républicains socialistes, le SU devient indispensable à l'idéologie républicaine : ceci explique pourquoi le droit à l'insurrection fut reconnu puisque celui-ci permettait d'entamer un nouveau cycle en détruisant un régime de type monarchiste et en le remplaçant par une nouvelle république. [...]
[...] Il s'agira pour eux de transformer les règles de la concurrence politique. C'est un recrutement censitaire de fait Transformation de l'action en politique : entreprise et professionnalisation politiques Les luttes concernaient la légitimité des moyens de domination et de conquête des voix : les républicains proposaient leur propre définition des ressources légitimes des élites dans la compétition électorale. Une véritable entreprise de morale contre les moyens utilisés par les notables pour conquérir les voix fait naître tout un savoir-faire politique et juridique : on a peu à peu défini les notions légales de pression corruption et fraude création de commissions d'enquête . [...]
[...] Elle se les approprie parce qu'elle crée une sorte de consensus autour de ce que sont les idées des Lumières jusqu'à leur réinterprétation. Par exemple, comment concilier un Voltaire Républicain dans les idées et un Voltaire favorable au despotisme éclairé dans le discours ? Il s'agit là de prêter aux morts les intentions des vivants ! Ces oppositions d'interprétation témoignent aussi de la lutte idéologique : en effet, il y a un enjeu dans la définition des idées de Rousseau. Pour certains, il était l'instigateur de la Terreur et pour les autres, il était le père de la liberté absolue. [...]
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