Dissertation d'histoire traitant de la situation politique au début du siècle au Royaume-Uni. Celle-ci tente de montrer en quoi la réforme institutionnelle de 1911 participe au processus de démocratisation du pays. La première partie s'axe sur le contexte de crise qui a poussé le gouvernement libéral à instituer cette réforme. La seconde partie fait le lien entre Parliament Act et démocratisation, tout en mettant en exergue, l'inachèvement du processus. Ce rapport peut être utile à tous les étudiants en histoire et en sciences politiques, devant traiter d'un sujet sur la démocratisation sociale et politique en Angleterre au début du siècle.
[...] Nombreux sont ceux qui estiment insuffisants les progrès de la démocratie. Fort de la place croissante des femmes dans l'économie et dans la société, les féministes cherchent à faire entendre leur volonté d'être représentées au Parlement et de pouvoir élire les députés. De 1906 à 1913, les suffragettes anglaises organisent des manifestations de masse mais leurs méthodes -violentes ou légales- n'aboutissent pas à l'extension du droit de vote pourtant promise par Asquith Women's Bill de 1911 et 1913 ne se transforment pas en Act. [...]
[...] La situation s'envenime en 1909 autour du mode de financement du budget de ces réformes, mettant alors en exergue un point crucial du processus de démocratisation : le coût fiscal des politiques sociales. Lloyd George propose d'augmenter considérablement les recettes de l'Etat en généralisant les taxes sur la fortune et sur les grandes propriétés terriennes. Ce budget du peuple pourtant issu d'une majorité élue, se heurte à l'opposition des Lords -souvent eux-mêmes propriétaires fonciers, qui le rejettent en novembre 1909. [...]
[...] Pourtant, très vite, l'extension de démocratie accordée à l'Irlande, conduit à l'exacerbation des tensions entre unionistes -souhaitant exempter l'Ulster du Home Rule, et nationalistes -hostiles à toute partition de l'île. La réforme de 1911 est un des moments clé du processus de démocratisation du Royaume Uni. Il rompt avec la tradition aristocratique qui conférait aux Lords une légitimité basée sur l'hérédité et la prétendue capacité à gérer le pays. Au contraire, elle attribue à la Chambre des Communes un pouvoir et une légitimité accrus qui permettent au gouvernements successifs de mener à bien leurs réformes successives. [...]
[...] En quoi la réforme de 1911 témoigne-t-elle d'une démocratisation ? Au début du 20ème siècle, le gouvernement libéral britannique, victorieux depuis 1906, doit faire à des crises qui se cristallisent autour de questions budgétaires. Lloyd George, Ministre des Finances, propose un budget ambitieux permettant de financer les réformes sociales, mais se heurte au refus de la Chambre Haute. Pour faire face à cette conjoncture difficile, est lancé le Parliament Act en 1911 qui affaiblit la Chambre des Lords. Cette réforme des institutions accompagne la démocratisation du pays, comprise comme le processus jamais achevé permettant au peuple d'exercer sa souveraineté en le plaçant à la source d'un maximum de pouvoir. [...]
[...] La démocratisation politique, permise par le débloquement des institutions, ouvre la voie à de nombreuses réformes sociales entamées au début de la mandature d'Asquith. Les pensions de retraites accordées en 1908 aux personnes de plus de 70 ans, la restriction du temps de travail des mineurs, l'instauration du premier système d'assurance chômage et de santé en 1911, le salaire minimum pour les mineurs en 1912 sont autant d'avancées qui montrent que la dimension sociale s'inscrit désormais dans la lignée démocratique. Enfin, l'éveil de l'opinion publique aux problèmes politiques nécessite d'être pris en compte dans le processus de démocratisation. [...]
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