La réforme électorale de 1832 (communément appelée en anglais : The Great Reform Act) est une loi votée par le parlement qui induit des changements de grande ampleur dans le système électoral du Royaume-Uni. Elle vise à « prendre des mesures effectives visant à corriger des abus divers qui ont perduré dans le choix des membres de la Chambre des Communes ».
Certes, une volonté et un processus de réformes étaient en marche depuis les guerres napoléoniennes, mais il n'était en aucun cas question de réformer le régime et d'élargir la citoyenneté. Toute démarche de réforme électorale était jusqu'en 1832 restée sans succès (...)
[...] L'avènement du parti Whig Cette réforme électorale de 1832 marqua un des plus grands succès du parti whig. L'élargissement du corps électoral entraina une vraie transformation de la scène politique avec, en particulier, la constitution des partis au sens moderne du terme, en remplacement des coteries ou factions qui existaient jusqu'alors : ils devaient dès lors convaincre ce nouvel électorat, le rallier à leur parti et à leur cause. Les Tories sont les premiers à opérer cette mutation : Peel, ministre de l'Intérieur, écrit son manifeste de Tamworth (1834) dans lequel accepte la réforme électorale de 1832, reconnaissant sa nécessité. [...]
[...] Malgré un manque encore flagrant d'unité à l'intérieur des partis (qui ne sont alors que de simples factions la tendance générale allait à l'encontre du old system : les deux partis avaient bien compris que ces réformes ne pourraient pas être reportées pour encore bien longtemps. Les Tories sortirent dans un premier temps victorieux des élections. Mais le parti était divisé, et le support à son leader, le Duc de Wellington, faible. Quand l'opposition introduisit le problème de la réforme pendant l'un des premiers débats de l'année, Wellington exprima des positions défendant le système existant, propos qui le rendirent impopulaire, y compris dans son propre parti. [...]
[...] Les whigs, bien que pro-réforme, n'avaient à l'époque aucune idée des changements colossaux que cette réforme engendrerait au Parlement comme à l'extérieur de celui-ci. Ils pensaient que la concession face à une demande populaire était la politique la plus sage à adopter pour l'aristocratie gouvernante (dont Grey faisait partie). UN PROCESSUS LONG ET DIFFICILE Cette loi fut aussi l'occasion pour tories et whigs de s'opposer : les tories reprocher aux whigs d'exalter le people à des temps peu propices à l'agitation (ils craignaient de voir se dérouler une révolution, calquée sur celle encore récente et fraiche dans les esprits, de la France), les whigs, eux, critiquaient les tories pour leur refus de voir que la propriété ne pouvait être défendue seulement que grâce à de sages et prudentes concessions First Reform Bill” Cette première ébauche de loi privait du droit électoral 60 des plus petits bourgs, et réduisait la représentation de 47 autres. [...]
[...] Le système électoral (suffrage censitaire) était corrompu. Chaque comté envoyait deux représentants aux Communes, et les électeurs étaient ceux qui pouvaient payer au moins 40 shillings d'impôt direct. Le système en vigueur dans les villes était encore plus confus : chaque ville envoyait deux représentants aux Communes, quelle que fut sa taille ou son poids démographique (l'injustice est criante). Cette injustice était particulièrement ressentie par les classes moyennes (dont seuls les membres les plus riches, qui s'étaient souvent associés à la noblesse, avaient accès à la vie politique). [...]
[...] Toute démarche de réforme électorale était jusqu'en 1832 restée sans succès. Cet Act fut mis à l'ordre du jour par membres du parti whig alors au pouvoir avec pour chef de file le Premier Ministre Lord Grey et connut une vive opposition parmi les membres du parti tory, à la chambre des Lords (qui rejeta les propositions de réforme par deux fois). La loi modifia la répartition des sièges à la chambre des Communes au profit des nouvelles villes industrielles, et au détriment des bourgs pourris et élargit l'électorat britannique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture