La grande épopée de l'histoire américaine qui est le peuplement des immenses territoires de l'Ouest commence véritablement dans les années 1820. Cette expansion est possible grâce à l'annexion des territoires de l'Ouest. Ainsi, après le rachat de la Louisiane en 1803 à la France, les Etats-Unis annexent le Texas en 1845, annexion qui provoque une entrée en guerre du Mexique en 1846, qui est rapidement vaincu. Ainsi, le traité de Guadalupe est signé en février 1848 et les Etats-Unis récupèrent le Texas, mais aussi tous les autres territoires situés au nord du Rio Grande, dont la Californie. La Frontière se définit ainsi d'abord comme la ligne qui marque entre Est et Ouest, l'extrême avancée de la colonisation. Région intermédiaire entre la civilisation et l'état sauvage, Turner – théoricien de la Frontière en 1893 dans son ouvrage Significance of the Frontier in American History – assimile enfin la Frontière à l'Ouest. Décrivant son influence sur la société et la culture, il y voit la source d'une nouvelle vision du monde porteuse du rêve américain. Après 1890, il n'existe plus de terre libre et, symboliquement, la ligne de la frontière se confond avec le tracé de la côte pacifique, mais pour autant, le mythe qui y est associé perdure. La Frontière est officiellement fermée, mais son esprit demeure. Dans la culture nationale, peu de thèmes sont aussi populaires et aussi séduisants que la légendaire conquête l'Ouest, avec l'héroïque « ouverture » des contrées de l'ouest du Mississippi aux convois de fermiers, de mineurs et de candidats bâtisseurs.
Il est ainsi important de se questionner sur ce concept de Frontière pour comprendre la relation entre le mythe qu'elle véhicule et la réalité. En effet, comment ces différences – si elles existent – s'expriment-elles ?
[...] Mais des associations pour les libertés des femmes ont commencé à voir le jour au début des années 1860, notamment dans le Nord-Ouest : ainsi, le Wyoming est en 1869 le premier état à autoriser le suffrage féminin, mais pour autant, l'inégalité entre les sexes reste criante dans la majorité des Etats de l'Ouest à la veille de la première Guerre mondiale. Une progression territoriale au détriment des minorités La marginalisation et parfois l'extermination des populations indiennes Ces actes envers les Indiens sont légitimés par l'art, la littérature et la presse. Même si les témoignages relatant leurs activités pacifiques existent, ce qui marque l'imaginaire populaire à propos des Indiens, ce sont les danses guerrières, les enlèvements, les attaques de colons blancs. Leur mythe permet ainsi de légitimer les exactions des colons à leur encontre. [...]
[...] Atouts Histoire, Paris 255pp p 170-172 Berstein, Serge et Milza, Pierre, Histoire du XIXe Siècle, éd. Hatier, coll. Initial, Paris 538pp p 159-170 et 457-458 Ouvrages généraux sur l'Histoire américaine Bourguinat, Nicolas, Histoire des Etats-Unis de 1860 à nos jours, Armand Colin, Paris 329p pp 30-41 Melandri, Pierre, Histoire des Etats-Unis depuis 1865, Nathan Université, Paris 348p pp 18-29 Ouvrages et périodiques spécialisés sur la question Royot, Daniel ; Bourget, Jean-Loup ; Martin, Jean-Pierre, Histoire de la culture américaine, PUF, Paris Royot, Daniel (dir.), Le mythe de l'Ouest : l'Ouest américain et les valeurs de la Frontière in Autrement Hors-série, Paris, oct 211p pp 15- 152 Turner, Frederick Jackson, La frontière dans l'histoire des Etats- Unis, PUF, Paris Susan J. [...]
[...] Dès lors, la conception de l'Ouest devient beaucoup plus politique que scientifique : la description du territoire s'efface devant les merveilles découvertes. Les explorations commandées par le pouvoir s'apparentent donc à des récits de voyage aventuriers : l'exploration vise donc à stimuler la conquête d'un paradis. Les terres sont décrites comme vierges et fertiles et cela encourage les fermiers et les artisans de l'Est ruinés par les crises économiques. Pour autant, cette migration nécessite un minimum de capitaux et c'est pourquoi ce ne sont pas les nouveaux immigrants, ne disposant pas pour la plupart de capitaux, qui se lancent vers l'ouest mais des pionniers natifs d'Amérique. [...]
[...] Et cela dans un but de coloniser cet espace prétendu vierge, afin de répondre de la destinée manifeste du peuple américain. Même avec la fermeture de la frontière en 1890, le mythe persiste et les courants migratoires ne stoppent pas : l'agriculture se modernise et les surfaces irriguées s'étendent, en particulier en Californie où l'aridité est importante. De plus, à la veille de la Première guerre mondiale, du pétrole est découvert dans le bassin de Los Angeles, dans d'autres régions de la Californie et au Texas. [...]
[...] En Californie, des bandes s'attaquent aux gringos, d'anciens mineurs manient la dynamite. On peut ainsi voir que la progression de la Frontière et la construction d'une société dans l'Ouest se sont faite par la marginalisation des minorités et parfois par leur extermination, comme en témoigne l'exemple indien. Ainsi, nous avons pu voir qu'il existe une véritable dichotomie entre le mythe et la réalité de la Frontière. Certes, certains récits mythiques de chercheurs d'or notamment traduisent des réalités, mais sans cesse embellies. [...]
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