L'idée de répertorier des grands lieux est ancienne. Un des plus fameux catalogues est celui de Philon de Byzance au IIIe av. J.-C. (sept merveilles du monde). Au XVIIIe siècle, on retrouve sous le terme de muséologie un ensemble de concepts attribués par les collectionneurs aux cabinets de curiosité. Le temps fort du patrimoine est le XIXe siècle européen.
La mise en patrimoine connait deux moments importants : le XIXe européen (1830 : mise en patrimoine de Carthage et développement de lieu de mise en public du patrimoine) et les années 1970 (moment d'engouement du public pour le patrimoine avec la création de la notion de patrimoine mondial en 1972 par l'UNESCO – il s'agit d'une valeur internationale patrimoniale a posteriori/ notion de journée du patrimoine qui provient des journées portes ouvertes des monuments historiques de Jack Lang en 1984 qui provient de l'idée de 1978 qui faisait de 1980 l'année du patrimoine).
[...] Surreprésentation des vieux arts par rapport aux jeunes arts (temps qu'il a fallu pour avoir une exposition sur les tags Grand Palais 2009). Surreprésentation des sédentaires par rapport aux nomades (Ier musée d'art juif ouvert à Paris en 1948 et il faut l'intervention de Chirac en 1986 pour transformer ce petit musée associatif en grand musée de l'histoire du judaïsme). b. Les rapports sociaux apaisés (lénifiés) Les rapports de domination sont souvent oubliés dans la mise en patrimoine (dans les abbayes salle dite du trésor pas d'explication sur la provenance de ce trésor [taxe]) La souffrance est gommée par le patrimoine (musée phare des années 1970 avec les écomusées : écomusée du Creusot qui montre l'évolution des vêtements, du travail mais ne traite pas de la souffrance des hommes travaillant au Creusot). [...]
[...] Cette idée que le temps s'arrête mais en plus que le moment privilégié est celui de l'origine est un affront pour les historiens qui s'attardent à l'évolution. c. Le moment qui n'existait pas Cette mise en patrimoine du moment originel s'accompagne de mises en place scénographiques qui créent un autre temps que le temps originel. Viollet Le Duc s'est attaché à la basilique Sainte Madeleine à Vézelay entre 1840-1841 en rénovant les chapiteaux. Ce moment originel est un originel reconstruit par rapport à l'imaginaire de l'architecte (pas de peinture alors que les historiens savent que les églises étaient peintes). II) Le patrimoine segmente a. [...]
[...] Face à cette tendance, Davallon lance un pamphlet contre cette patrimonialisation à tout va qui fige entre quatre murs. Les critiques peuvent se rassembler autour de trois points : Le patrimoine fige a. Le temps en arrêt De fait, la mise en patrimoine se traduit par la production d'un temps en arrêt. A partir du moment, où l'abbaye de Jumièges est patrimonialisée, tout le décor est figé. Le patrimoine choisit un temps T et installe à jamais ce bâtiment dans ce temps. [...]
[...] Le 9 mars 2010 ouvre le grand musée des arts ottomans à Dresde et pendant ce temps-là les revendications actuelles turques n'ont toujours pas de réponse (le patrimoine est ici un miroir aux alouettes permettant aux sociétés de se cacher derrière le patrimoine pour éviter des problèmes) Le patrimoine est ainsi un formidable objet pour l'historien : on peut se demander si la violence des historiens actuels sur le patrimoine est due au fait que le patrimoine est le miroir de ce qu'a longtemps été l'histoire. C'est un excellent objet pour les historiens à condition de bien considérer que le patrimoine est une politique publique (une ligne budgétaire). Le patrimoine comme politique publique est un objet pour l'historien. Le patrimoine peut devenir une (et pas là) source assez magistrale pour une histoire que les historiens ont du mal à faire : l'histoire de la mémoire. [...]
[...] Quels sont les rapports que l'histoire entretient avec le patrimoine ? Chercheurs suisses : Laurent FLUTSH, Didier FONTANNAZ, Le pillage du patrimoine archéologique, Des razzias coloniales au marché de l'art, Lausanne, Favre Jean DAVALLON (dir.), Claquemurer, pour ainsi dire, tout l'univers, Paris, Centre Georges Pompidou Histoire et patrimoine : l'antinomie ? Patrimoine : héritage commun à un territoire ou à une collectivité. On considère ici le patrimoine privé qui est accaparé par le collectif à travers l'usage de fonds publics. [...]
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