« Qui est l'agresseur ? Qui menace ? » Cette question rhétorique posée par une affiche de propagande du parti communiste français (1954) révèle la conception soviétique quant à la distribution des rôles de la Guerre froide.
Elle fait échos aux déclarations de Andreï Jdanov à Szklarska-Poreba en Pologne lors de la Conférence d'information des Partis communistes le 22 septembre 1947.
Le document que nous allons étudier est extrait de ce rapport dit rapport Jdanov ou encore rapport « sur la situation internationale ».
Souhaitant réaffirmer la ligne idéologique et politique de Moscou face aux provocations de l'impérialisme américain, Staline fait appel à son idéologue le plus éminent.
Entré au Politburo en 1935, Andrei Aleksandrovich Jdanov (1896-1948) est un homme à l'autorité respectée. Probable successeur de Staline, cet intellectuel soviétique prévoyait pour l'URSS un relèvement mesuré de l'économie à l'écart des conflits.
Cependant, alors qu'il était sénateur en 1941, Truman avait déjà exprimé le souhait d'observer la destruction mutuelle de l'Allemagne nazie et de l'URSS. Arrivé à la présidence des États-Unis en avril 1945, il va rapidement laisser glisser loin derrière lui l'héritage rooseveltien. La doctrine Truman visait à stopper la diffusion du communisme sur le schéma des « pommes pourries » tandis que le plan Marshall (05/06) s'en prenait directement à l'influence soviétique en Europe de l'Est. C'est alors par la voix de Jdanov que l'URSS se fit entendre.
[...] À ce qu'elle ressentit comme une nouvelle provocation, c'est alors par la voix de Jdanov que l'URSS se fit entendre. Lors de cette conférence du qui fait aussi office de séance constitutive du Kominform, la stratégie adoptée par l'URSS face au bloc occidental est énoncée. Jdanov en profite également pour dresser un bilan de la situation internationale depuis la fin de la guerre en s'attachant à définir la place tenue par l'URSS sur l'échiquier international. URSS et USA, désormais organisés en bloc antagoniste, mais se voulant universalistes, se dressent face contre face. [...]
[...] Il va jusqu'à affirmer aux lignes 34-35 que l'objectif des Etats Unis est organiser le plus rapidement possible une guerre préventive contre l'URSS Afin de persuader ses citoyens comme ses détracteurs de son ambition pacificatrice, l'URSS n'a pas hésité pas à se soumettre aux volontés des américains tout en faisant de l'élément atomique le point de discordance entre ces puissances. Dans son rapport, Jdanov entend ainsi dégager les responsabilités de l'URSS avec l'action menée par les partis communistes étrangers. Il cite le cas de la Chine ou en 1945, l'URSS recommanda au parti communiste de déposer les armes afin de former un gouvernement de coalition avec Tchang Kaï-Chek alors soutenu par les Etats Unis. La Grèce est également pointée du doigt comme entité du camp impérialiste. [...]
[...] Dès février 47, la GB avait fait savoir aux ricains qu'elle ne pouvait plus soutenir les conservateurs monarchistes grecs pendant contre les résistants soutenus par coco. L'armée britannique n'avait pas hésité à recourir à la répression-violence pour réduire l'influence des cocos grecs sans que l'URSS ne s'y opposât fermement. En Aout 46, l'URRS exigea le contrôle des détroits turcs ainsi que la restitution des territoires ayant appartenu à la Russie avant 1918 et Staline concentra les troupes à la frontière soviéto-turque. Les US répondirent en envoyant leur flotte dans l'Est de la Méditerranée et Moscou s'inclina. [...]
[...] S'il était donc dans l'intérêt de Moscou de rester sur la défensive, il fallait également que les États-Unis se montrent passifs pour les questions d'ingérences au niveau européen. Transition : Or loin de s'en tenir à cette position, Truman, avec le choix politique de l'endiguement a décidé d'intervenir précisément là ou les ambitions soviétiques auraient pu péricliter le plus rapidement. II. Le péril impérialiste En mars des Américains pense la coopération américano- soviétique impossible. En un an, le président Truman à réussi à inverser la tendance. [...]
[...] Cette crainte est ravivée le 30 juin puis le 25 juillet lorsque deux nouvelles bombes atomiques sont expérimentées sur l'atoll de Bikini dans le Pacifique. La loi Mac Mahon protégeant le secret atomique est adoptée le 2 aout 1946 par le Sénat américain. Si la crainte soviétique face au danger américain trouve ici sa plus forte justification, il ne fait pas de doute en 1947 que ce danger s'illustre également lorsque le 26 juillet le National Security Act (CIA) dote les Etats-Unis d'un nouvel appareil de pression. [...]
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