Les villes sont en constante transformation au cours du XIXe siècle. Autrefois définies par leur fonction religieuse ou politique, au milieu du XIXe siècle, la fonction économique semble avoir pris le pas, comme l'illustre la destruction dans la plupart des villes de leurs anciennes fortifications, qui permet leur expansion, au rythme de la croissance capitaliste. La ville se définit donc non plus par un espace délimité, mais par sa concentration d'hommes, d'habitations.
En effet, le dictionnaire Larousse du XIXe siècle définit simplement la ville par un « assemblage d'un grand nombre d'habitations disposées par rues », et le critère de 2000 habitants est adopté par la France ou l'Allemagne pour distinguer communes rurale et urbaine. De plus, dans son ouvrage "De la division du travail social ", Émile Durkheim explique que les villes « résultent toujours du besoin qui pousse les individus à se tenir d'une manière constante en contact aussi intime que possible les uns avec les autres, elles sont comme autant de points ou la masse sociale se contracte plus fortement qu'ailleurs ».
Toutefois, la ville du XIXe siècle ne peut pas se penser seulement comme un rassemblement d'hommes, elle est aussi inscrite au sein d'un réseau urbain, où circulent hommes, biens et idées. Le XIXe siècle est celui de la « révolution urbaine », selon Jean Luc Pinol, du fait de l'accélération constante de l'urbanisation.
En effet, entre 1800 et 1910, le nombre d'urbains réunis aux États-Unis, en France, en Angleterre et en Allemagne, passe de 8 à 120 millions. Au milieu du XIXe siècle, ce phénomène entraine une véritable crise urbaine, puisque les cadres urbains traditionnels ne sont plus adaptés à une telle population. Dans la seconde partie du XIXe siècle, chacune à leur rythme, les villes se modernisent pour faire face à ces nouveaux défis.
L'innovation étant donc le processus d'introduction du changement qui permet cette modernisation. On peut donc se demander quels sont les différents aspects de cette modernisation des villes dans la seconde partie du XIXe siècle.
[...] La construction automobile naissante au début du vingtième siècle profite déjà à une minorité de la bourgeoisie aisée, et à Londres, les fameux autobus à impériale apparaissent en 1909. - Finalement, les télécommunications se développent dans les grandes villes, comme le télégraphe, inventé en 1832, mais inauguré à Londres en 1851, puis le téléphone, inventé en 1877 par Bell et Edison qui fusionnent leurs brevets en 1889, et qui se répand progressivement dans les grandes villes. C'est donc en ville, lieu de rencontre entre l'industrie et la science, que naissent les innovations techniques, qui viennent ensuite moderniser le cadre urbain. [...]
[...] L'architecture connaît moins de ruptures, les architectes revisitent en effet encore beaucoup les styles du passé (néo- gothique, néo-classique La principale innovation est celle de l'art nouveau, caractérisée par des formes arrondies et des arabesques, en réaction à l'industrialisation du paysage urbain, ses principales figures sont les architectes Gaudi, à Barcelone, et Horta, en Belgique. Ainsi, la ville est le foyer de nombreuses innovations dans la seconde partie du XIXe siècle. Elle accueille en effet les nouvelles industries rationalisées, et bénéficie en premier lieu des innovations techniques qui en découlent. [...]
[...] Ainsi la ville concentre-t-elle des structures qui encouragent l'individualité, l'ouverture et l'innovation. B la ville comme foyer de grands courants intellectuels les innovations de la pensée scientifique - les grandes métropoles concentrent les institutions les plus importantes de recherches et d'enseignement : instituts, grandes écoles, universités C'est donc au sein de ce système académique urbain que se développe la connaissance scientifique et qu'apparaissent de nouvelles disciplines. - Dans sa thèse de 1899 : The growth of cities in the nineteenth century, Adna Weber décrit bien ce rôle des structures urbaines : la ville est le spectroscope de la société [ ] Tout le progrès de la civilisation est un processus de différenciation et la ville est le grand différenciateur. [...]
[...] En effet, ce qui caractérise la ville est finalement cette absence de culture dominante, comme il peut en exister dans les campagnes, fondée sur l'assimilation ou l'exclusion. Cette liberté que peut représenter la ville constitue une autre motivation pour l'exode rural, les migrants pouvant se détacher de communautés traditionnelles parfois étouffantes. Les associations naturelles sont ainsi remplacées par des associations volontaires. - En effet, dans toute cette diversité urbaine, l'individu peut paraître plus libre, car il a plus de choix, plus de possibilités. [...]
[...] Elle obtient notamment six prix Nobel de chimie entre 1902 et 1918. L'Allemagne inspire ainsi les États- Unis, qui inaugurent en 1876 l'université John Hopkins à Baltimore, conçue sur le modèle des universités allemandes. - De nombreuses industries financent également des laboratoires de recherche dans les villes, comme les industries allemandes Krupp, Bayer ou Siemens, ou américaines telles Bell ou Kodak. - La ville est donc le lieu de l'interaction entre la science, qui fournit un savoir fondamental, et l'industrie, qui en recherche une application pratique. [...]
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