En quoi la Sainte-Alliance s'inscrit-elle à la fois dans le courant romantique et dans la continuité de la lutte contre les aspirations nationales ?

Résumé du document

C'est le tsar de Russie, Alexandre Ier, qui va être à l'origine de la Sainte-Alliance. En effet, depuis la campagne napoléonienne de Russie qu'il a repoussée, Alexandre Ier à l'idée d'une organisation européenne basée sur la chrétienté et la fraternité. Ce rêve d'une ère nouvelle est porté par l'espoir d'éviter les conflits entre peuples et souverains européens, mais aussi par la volonté de renforcer le rôle de la Russie dans une Europe où elle est longtemps restée isolée.
C'est en 1815, lorsque les puissances victorieuses de Napoléon Ier règlent le sort de la France, que l'empereur de Russie va penser à un manifeste. Son amie mystique, la baronne de Krüdener, va proposer de le nommer Sainte-Alliance. Après avoir finalisé le texte avec son ministre Metternich (suppression de quelques idées jugées excessives telles que celle d'une armée commune), Alexandre Ier va proposer à ses alliés cette Sainte-Alliance.
Le pacte mystique de la Sainte-Alliance est signé le 26 septembre 1815 par trois souverains chrétiens, mais de confession différente : l'empereur d'Autriche catholique François Ier, le roi de Prusse protestant Frederic-Guillaume III et bien sûr le tsar orthodoxe Alexandre Ier.

Extraits

[...] C'est dans le contexte du romantisme, pour assurer la pérennité de leur œuvre et pour consolider leur union, que les puissances alliées européennes vont signer le traité de la Sainte‐Alliance conclu par les souverains d'Autriche, de Russie et de Prusse . En quoi la Sainte‐Alliance s'inscrit‐t‐elle à la fois dans le courant romantique et dans la continuité de la lutte contre les aspirations nationales? . La Sainte‐Alliance, rêve d'une fraternité chrétienne entre les grandes puissances d'Europe du XIXe siècle . Une alliance mystique symbolique . L'initiative d'Alexandre Ier . C'est le tsar de Russie, Alexandre Ier, qui va être à l'origine de la Sainte‐Alliance. [...]

[...] Comme l'a souligné Guillaume de Bertier de Sauvigny, il est important de distinguer la Sainte‐ Alliance de l'organisation de sécurité collective mise en place par les puissances européennes victorieuses de Napoléon Ier et de la politique contre‐révolutionnaire qui l'a suivit . La Sainte‐Alliance est une union fraternelle et chrétienne au sein de laquelle les souverains doivent gouverner en s'appuyant sur leurs sujets Cette union, réalisée au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité est ainsi basée sur le principe du droit divin des souverains. [...]

[...] Il s'agit d'une alliance de l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie dans une union qui renouvelle le pacte de Chaumont du 9 mars 1814, conclu avant la chute de Napoléon Ier . Le pacte de la Quadruple alliance a tout d'abord pour objet de se prémunir contre une éventuelle montée révolutionnaire en France. Cette solidarité des trônes est vue comme le moyen de maintenir la paix. Cette alliance entend s'assurer du respect du second traité de Paris signé le même jour . [...]

[...] C'est dans le contexte du courant romantique que vont s'étendre les mouvements de revendications nationales, libérales et par la suite démocratiques. Le congrès de Vienne étant menacé, les grandes puissances de la Sainte‐Alliance vont réprimer ces mouvements. Mais elles ne parviendront pas à empêcher la vague révolutionnaire européenne du milieu du XIXe siècle . L'Europe de la Sainte‐Alliance . Répression des premiers mouvements nationaux et libéraux La France va entrer dans la Sainte‐Alliance officiellement en novembre 1818 par le Congrès d'Aix‐la‐Chapelle. [...]

[...] Enfin des troubles libéraux touchent même la mère patrie de la Sainte‐Alliance, la Russie, lors de la succession d'Alexandre Ier en 1825 par Nicolas Ier. La Sainte‐Alliance commence à montrer quelques faiblesses . Le cas de l'indépendance de la Grèce La Grèce, qui faisait partie de l'empire ottoman, proclame son indépendance en janvier Une guerre sanglante s'engage alors entre Grecs et Turcs. Dans un premier temps, les grandes puissances considèrent cette guerre comme un mal nécessaire (selon Castlereagh) pour contrer les velléités d'indépendance . [...]