Saint-simonisme, doctrine originale, idéologies, morale, religion, Saint-Simon, théorie, doctrine scientifique, disciplines politiques, économiques, sociologiques, Claude-Henri de Rouvroy
Le saint-simonisme, doctrine née au lendemain de la Révolution française, se veut être, à la fois une morale, une politique et une religion. À son origine, un homme, Claude-Henri de Rouvroy, Comte de Saint-Simon (1760-1825), témoin de deux époques. Issu de la noblesse d'Ancien Régime, il reçoit une éducation nourrie des principes des Lumières grâce à son père, ami des encyclopédistes. Il s'engage dans l'armée de Libération des États-Unis aux côtés des insurgents, mais aussi de La Fayette et du Comte de Rochambeau. Tous trois deviennent plus tard des figures de la Révolution française, adhérents aux idées nouvelles. Si Saint-Simon s'inspire en grande partie d'un héritage révolutionnaire, notamment américain, pour constituer sa doctrine, il considère également que celle-ci n'est pas allée assez loin en France et se pose donc en tant qu'homme de la modernité. Toutefois, les échos de son travail n'étant que faibles de son vivant, le saint-simonisme devra attendre une reprise par ses disciples pour finalement être reçu par la société postrévolutionnaire.
[...] Saint-Simon n'est pas égalitaire, pour lui, il n'y a plus d'inégalité là où l'homme n'est subordonné à l'homme que pour l'accomplissement d'une tâche qui profite à tous. La fin ultime de sa doctrine est l'abolition de l'exploitation de l'homme par l'homme. II . Et sa postérité 1. La reprise des disciples et la diffusion Si l'opinion de l'époque considère Saint-Simon avec peu de sérieux, ses disciples amplifient considérablement son influence. Ils prennent au pied de la lettre l'importance pointée par Saint-Simon sur la communication et vulgarisent sa doctrine par le biais de journaux et de conférences. [...]
[...] Saint Simon marquera aussi de son sceau les sciences sociales. Ces deux secrétaires, Auguste Comte puis Augustin Thierry, fondent tous deux une nouvelle approche de leurs disciplines respectives : la philosophie et l'histoire. D'une part, Comte s'accorde avec Saint Simon en considérant le XIXe siècle comme positif : celui de la synthèse des connaissances et de l'application des méthodes des sciences dures aux sciences sociales. Cette exigence d'homogénéisation se retrouve dans la recherche d'objectivité des sociologues de nos jours encore. [...]
[...] À l'inverse de Comte, il prône l'interprétation des faits sociaux. Son influence est considérable sur l'historiographie du XIXe. En somme, le saint-simonisme s'ancre véritablement dans les préoccupations sociales de son époque, qui sont celles de l'avènement de l'âge industriel et du romantisme avec sa vision centrée sur le peuple (socialisme). Plus que de faire la synthèse des enjeux que le XIXe siècle lui pose, la doctrine de Saint-Simon dépasse malgré elle son stade d'idéologie au travers des diverses applications et influences sur les courants intellectuels du siècle qu'elle inaugure. [...]
[...] La parabole de Saint-Simon (1819) : si la France perdait 50 de ses premiers producteurs dans chacun des domaines des sciences, des Beaux-Arts et des Arts et Métiers, elle deviendrait « un corps sans âme » et une puissance inférieure à ses rivales. D'autre part, la disparition de tous les officiers de la couronne et du corps clérical ne causerait aucun tort au système politique français. Selon lui, il faut réformer la société en confisquant le pouvoir politique aux frelons oisifs (hommes politiques) pour le confier aux abeilles trimeuses (producteurs). S'inscrit dans un héritage de la philosophie des Lumières et intervient dans une société qui s'émancipe peu à peu des institutions religieuses et de l'obscurantisme. B. [...]
[...] Parallèlement à la révolution de juillet 1830, les deux camps se constituent autour de leurs opinions politiques divergentes. B. Influence sur les disciplines politiques, économiques, sociologiques Les fidèles de Bazard accentuent le caractère socialiste en soulignant la nécessaire intervention de l'État. Celui-ci, dans le prolongement de la physiologie sociale, doit assurer l'attribution d'un travail et la redistribution des richesses pour abolir l'exploitation de l'homme par l'homme. Plus loin que la suppression de l'héritage, ils demandent l'abolition de la propriété privée et annoncent le courant marxiste qui s'imposera 25 ans plus tard. [...]
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