Napoléon Bonaparte, Révolution française, Consulat, Directoire, Empire napoléonien, Terreur, séparation des pouvoirs, noblesse d'Empire, esclavage, Concordat, christianisme, citoyenneté, Ancien Régime
Le 24 frimaire de l'an VIII, ou 15 décembre 1799, Napoléon Bonaparte prononce ces mots à l'issue de la présentation de la nouvelle constitution : "Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée, elle est finie". Il met donc fin à la Révolution française, ces dix années de bouleversements politiques et sociaux en France. En dirigeant le Consulat jusqu'en 1804, puis le Premier Empire jusqu'en juillet 1815, il continue de transformer la France, mais aussi l'Europe. Pourtant, si l'on considère la Révolution à travers ses conséquences sur la France, l'oeuvre de Napoléon revêt un caractère ambivalent : il introduit partout les institutions de la Révolution, notamment lors de son épopée européenne.
[...] Deux modes de sélection furent utilisés : l'élection, par exemple pour désigner les administrateurs, ainsi que la désignation par le pouvoir central, c'était le cas des commissaires durant le directoire. Napoléon perpétua ce principe : il développa considérablement l'administration. Il mit fin à l'élection des agents de l'État, pour les rendre plus dociles, et entama une importante centralisation toute Jacobine. Il créa le corps des préfets, qu'il nommait lui-même, et uniformisa, hiérarchisa et disciplina les services publics à travers des textes officiels les organisant, à l'instar des codes napoléoniens. [...]
[...] Aussi, après sa prise de pouvoir, Napoléon a balayé certains acquis démocratiques de la Révolution, à commencer par l'égalité. En effet, dans la nuit du 4 août 1789, les privilèges féodaux furent abolis par l'Assemblée nationale constituante, ce qui conduit à la suppression de la noblesse héréditaire et des titres honorifiques le 19 juin 1790. Ainsi, la Révolution avait mis les citoyens sur un pied d'égalité. Pourtant, entre 1804 et 1808 furent rétablis par Napoléon de nombreux titres, tels que Prince, Duc ou Chevalier, de même que fut créée la Légion d'honneur. [...]
[...] Ainsi, Napoléon a achevé une vaste tâche entamée durant la Révolution française : celle d'organiser efficacement l'administration du pays. Pour conclure, Napoléon a achevé la Révolution française, car, au pouvoir, il s'est affranchi de nombre des valeurs qui guidaient cette période, la liberté ; l'égalité. Il en garda et en explora tout de même une nouvelle : le patriotisme. Cependant, il a aussi achevé cette époque de transformations en en accomplissant les objectifs. Napoléon a réussi la modernisation et l'administration initiées durant la Révolution. [...]
[...] De plus, de nombreuses mesures à l'encontre des Français de couleurs furent prises : ils perdirent officiellement leur citoyenneté, à laquelle ils pouvaient pourtant accéder depuis 1792 selon l'argument suivant : seuls les blancs sont indigènes de la nation française . Cela contraste évidemment avec les principes d'égalité et de fraternité ayant guidé les politiques menées durant la Révolution. Cependant, bien que ces éléments semblent indiquer que l'action de Napoléon soit à contre-courant de l'œuvre de la Révolution française, il convient de nuancer ce contraste. [...]
[...] Ou l'a-t-il achevée au sens où il en aurait entériné les principes, en en parachevant le travail de modernisation ? Le contraste entre la période révolutionnaire et la période napoléonienne Commençons par étudier ce qui semble en contraste entre la période révolutionnaire et la période napoléonienne. Le premier élément permettant d'illustrer cela est la nature des régimes qui se sont installés en 1789 et 1815. La Révolution a certes connu des régimes autoritaires, à l'instar de La Terreur, entre 1793 et juillet 1794, durant laquelle les Montagnards instaurèrent un État d'exception, autoritaire, répressif. [...]
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