En quoi la Grande Guerre marque-t-elle un palier dans la violence et la souffrance infligées aux populations ?

Thèmes abordés

Grande Guerre, Première Guerre mondiale, histoire contemporaine, souffrance des populations, pertes humaines, pertes matérielles, poilus, brutalisation, guerre totale, rationnement, génocides

Résumé du document

La Première Guerre mondiale, aussi appelée la Grande Guerre, débute en août 1914 et s'achève en novembre 1918 sur le front de l'Europe occidentale, pour déborder sur les frontières du continent européen et s'étendre à la plupart des autres continents ; les pays belligérants ayant des colonies en Afrique et en Asie. Le conflit ne se limite pas uniquement à la terre ferme, mais concerne aussi les mers et océans par les combats navals qui y prennent place. Voyons ensemble les particularités qui font que cette guerre est une première dans son genre et annonce des conflits d'un genre nouveau, qui vont marquer le XXe siècle.

Extraits

[...] En quoi la Grande Guerre marque-t-elle un palier dans la violence et la souffrance infligées aux populations ? La Première Guerre mondiale, aussi appelée la Grande Guerre, débute en août 1914 et s'achève en novembre 1918 sur le front de l'Europe occidentale, pour déborder sur les frontières du continent européen et s'étendre à la plupart des autres continents ; les pays belligérants ayant des colonies en Afrique et en Asie. Le conflit ne se limite pas uniquement à la terre ferme, mais concerne aussi les mers et océans par les combats navals qui y prennent place. [...]

[...] Le peu de brancardiers et sauveteurs présents étaient souvent pris comme cible, réduisant ainsi un peu plus les chances de secours. II. La brutalisation En s'appuyant sur ces faits, certains spécialistes de la Première Guerre mondiale ont développé le concept de brutalisation ; concept selon lequel des seuils de violence encore jamais vus ont été franchis au cours de ce conflit. Entre les violences subies par les combattants et les violences entretenues par ces derniers sur le front, le débat fait rage parmi les historiens. Mais une constatation s'impose : les soldats ont extrêmement souffert durant le premier conflit mondial. [...]

[...] Vu la difficulté de franchir la tranchée adverse, rien n'arrêtait les soldats. Les soldats adverses étaient faits prisonnier, mais il arrivait qu'on ne s'encombre pas d'un ennemi capturé, dont la surveillance risquait de ralentir la progression. Les exécutions d'ennemis qui souhaitaient se rendre étaient régulières et les combats corps à corps étaient excessivement violents. Les soldats utilisaient quelquefois des armes fabriquées de leurs propres mains, beaucoup plus pratiques à manier que le fusil et sa baïonnette qui étaient trop encombrants. [...]

[...] Le traitement souvent inhumain que l'ennemi a infligé au civil contribue à la brutalisation de ce conflit mondial et est à la prémisse de sombres lendemains pour les populations des conflits futurs. Le premier conflit mondial marque un tournant dans l'histoire du XXe siècle en dessinant un tableau des horreurs de ce siècle. Personne ne nie son rôle dans l'émergence des États totalitaires (URSS, Allemagne nazie, Italie fasciste) et personne ne conteste le fait que les traités de paix imposés aux vaincus et le redécoupage de l'Europe portent en eux les germes du second conflit mondial. Enfin, les abominations et génocides commis envers les civils annoncent les massacres du siècle. [...]

[...] Ce blocus subi par l'Allemagne permet au pays de justifier les conditions d'occupation souvent très dures infligées aux populations des territoires envahis. En effet, le sort des civils dans les territoires occupés par l'Allemagne (français et belges) est difficile. Ces derniers se voient forcés de donner leur nourriture aux forces d'occupation allemande et les usines des territoires occupés travaillent pour l'économie allemande, développant ainsi un sentiment de trahison subi par ces travailleurs forces de répondre aux demandes allemandes. Durant le conflit, les populations civiles ont souffert de la présence de l'occupant à travers des humiliations, représailles diverses, exécutions sommaires De même, la pratique à grande échelle du viol de femmes par les soldats est un fait qui a longtemps été passé sous silence par les historiens. [...]