Face aux désordres sociaux qui caractérisent la capitale française dans la deuxième moitié du XIXe siècle –chômage, agitation ouvrière, mais aussi insalubrité des logements, mauvaise circulation des marchandises et des hommes… - et avec une volonté d'adapter Paris aux bouleversements introduits par la Révolution industrielle, Napoléon III charge le Baron Haussmann, alors préfet de la Seine (du 23 juin 1853 au 5 janvier 1870), ainsi que deux autres ingénieurs, Eugène Belgrand et Jean-Charles Alphand, de prendre la tête des travaux visant à rénover Paris.
Il apparaît incontestablement que l'haussmannisation est une période de bouleversements fondamentaux dans la configuration et l'organisation de la ville de Paris, et ce phénomène semble alors bien incarner une révolution, en ce sens qu'il remet en cause l'ordre établi par l'introduction d'innovations majeures. Néanmoins, cette période s'inscrit indéniablement dans le cadre plus large d'une recomposition de l'espace urbain qui lui est bien antérieure.
Alors, l'haussmannisation est-elle une révolution ? Si oui, en quoi l'est-elle ? Quelle est sa portée ? Et, au-delà de ces considérations, comment appréhender ce phénomène d'un point de vue sociétal ?
[...] Cependant, la révolution haussmannienne aura des conséquences moins directes non négligeables. B. Une portée politique et conceptuelle non négligeable En quoi l'haussmannisation a-t-elle eu une portée considérable ? S'il est évident que ce mouvement a modifié les rapports gouvernements-rue par la suite, il ne faut pas oublier qu'Haussmann incarne un véritable modèle pour les différents courants architecturaux et urbanistiques qui lui succèderont Des conséquences politiques En effet, il faut avant tout insister sur le fait que les transformations introduites par le préfet auront un impact indirect sur l'approche que les gouvernements adoptent vis-à-vis de la rue. [...]
[...] Il fait alors élargir (treize mètres) et rénover une rue qui relie le Marais aux Halles. Enfin, Rambuteau introduit d'autres innovations qui seront reprises plus tard par Haussmann : la rénovation du système d'égouts, l'aménagement d'espaces verts, l'instauration d'un réseau d'omnibus, la construction de trottoirs, de vespasiennes, et, surtout, le développement de l'éclairage au gaz, mesure qui tend à sécuriser la ville. Transition : Alors, si les travaux d'Haussmann apparaissent moins révolutionnaires du fait qu'ils s'inspirent des idées et réalisations précédemment instaurées, il convient de souligner que ces mêmes travaux ont en fait principalement servi à asseoir le régime de Napoléon III. [...]
[...] Cette idée sera reprise par le Baron Haussmann. Entre 1833 et 1848, cinq cents ordonnances d'alignement tentent de rénover les rues du centre de Paris Les travaux de Rambuteau De plus, Louis-Philippe charge le préfet de la Seine, Rambuteau, de diriger un programme de rénovation de la ville de Paris. Le préfet déclarera ainsi dans ses Mémoires : Dans la mission que Votre Majesté m'a confiée, je n'oublierais jamais que mon premier devoir est de donner aux Parisiens de l'eau, de l'air et de l'ombre. [...]
[...] En quoi consiste la révolution haussmannienne à Paris ? I. UN BOULEVERSEMENT RADICAL ET INCONTESTABLE DE PARIS A. Une ville rationalisée 1. Un centre éventré 2. Une circulation améliorée 3. Une ville-réseau B. Une ville assainie 1. [...]
[...] Transition : Alors, ces travaux s'inscrivent dans la volonté d'aérer et de désinfecter la ville, répondant aux besoins de la population, las d'être la victime d'un espace urbain désorganisé et insalubre. C. Une ville agrandie Enfin, Haussmann va intégrer dans ses ouvrages l'idée d'agrandissement de la ville. En plus de la rationalisation et de l'assainissement, dimensions propres à la reconfiguration interne de la capitale, c'est bien une volonté d'étendre l'espace urbain, au-delà de ses limites alors en vigueur, qui va désormais préoccuper le préfet. [...]
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