L'expression « Belle Epoque » apparaît après la Première Guerre Mondiale pour désigner les années d'avant-guerre, entre 1890 et 1914. Cette période est considérée a posteriori par la population française comme un âge d'or où le pays paraît puissant, stable et rayonnant. L'affaire Dreyfus se déroule dans ce contexte, entre 1894 et 1906. Elle constitue une grande crise politique et sociale de la IIIe République qui déchaîne l'opinion à propos de la culpabilité du capitaine d'origine juive Alfred Dreyfus, condamné à tort pour espionnage.
La « Belle Epoque » est donc considérée comme une période idéale tandis que l'affaire Dreyfus est plutôt représentative d'un malaise profond de la société française à plusieurs niveaux. Nous pouvons donc nous demander comment, dans ce contexte apparemment idyllique, cette crise a pu émerger. Quelles sont les caractéristiques révélées, voire exacerbées, par cette affaire et qui la rendent représentative de l'époque ?
Pour cela, nous allons tout d'abord voir que « l'Affaire » met en avant l'instabilité politique et idéologique inhérente à cette époque. Elle est également représentative de la montée du nationalisme caractérisant les années d'avant-guerre, mais aussi de la mutation de la société française.
[...] La divergence repose essentiellement sur le titre qui annonce le parti défendu dans la suite du fascicule. Ce fait représente bien la volonté de rallier la plus grande partie de l'opinion, d'autant plus que les suppléments proposés sont offerts par les journaux. Ils sont donc à destination de toutes les couches de la population. La volonté de rallier les plus basses couches est par exemple illustrée par le texte de Jean Jaurès dans lequel il affirme vouloir fournir au prolétariat des informations. [...]
[...] De plus, le procès du capitaine Dreyfus va donner lieu à un reclassement de la vie politique selon une ligne droite/gauche de plus en plus nette. La droite, menée par son aile nationaliste se révèle majoritairement antidreyfusarde tandis que la gauche, menée par Zola et de nombreux intellectuels, soutient l'officier juif. Cependant, cela n'est pas systématique. Certains militants d'extrême- gauche, des anarchistes et quelques socialistes, se révèleront antidreyfusards à l'image de Maurice Barrès, député siégeant à l'extrême- gauche. Il est intéressant de comparer son texte, Ce que j'ai vu à Rennes avec celui de Jean Jaurès. [...]
[...] L'affaire Dreyfus révèle au grand jour de nombreux maux et ressentiments existants au sein de la société française. Elle est caractéristique de la Belle Epoque car elle représente parfaitement l'instabilité politique, les clivages idéologiques et les mutations que connaît la société française de l'époque. Cette crise, d'une importance capitale pour la IIIe République, est révélatrice de la réalité des années d'avant-guerres qui n'est pas aussi idyllique que l'on se l'est imaginé a posteriori. L'affaire Dreyfus concentre en elle-même les maux sociétaux français qui la conduisent en grande partie vers la Première Guerre Mondiale en 1914. [...]
[...] Bibliographie Les Preuves Jean Jaurès, Paris, La Petite République p. [...]
[...] L'affaire Dreyfus est en cela révélatrice d'un aspect de la société de la Belle Epoque Ensuite, l'Affaire met en exergue le sentiment de rancœur que ressentent les Français vis-à-vis de la population allemande. Déjà illustrée par le mouvement boulangiste, l'importance du thème de la revanche et de la reconquête des provinces perdues pour la population française connaît un regain de puissance lors de cette affaire. Le texte de Maurice Barrès illustre bien ce phénomène. En effet, il semble considérer la nationalité allemande comme une tare lorsqu'il parle de se résigner à la nationalité allemande Cette affaire exacerbe le sentiment nationaliste d'une partie de la société et remet en avant la rivalité franco-allemande précédant les années d'avant-guerre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture