"Les révolutions sont les manifestations successives de la justice dans l'humanité. À chaque révolution, la liberté nous apparaît toujours comme l'instrument de la justice, et l'égalité comme son critérium".
Voici ce que Pierre Joseph Proudhon (1809-1865), principalement journaliste et essayiste socialiste français, a observé à travers sa vision post-révolutionnaire du XIXe siècle. L'élément soulevé par cet homme est très intéressant, apportant de ses dires un regard global et positiviste sur cet événement majeur qu'est la Révolution française. Cela met en évidence les caractères essentiels à toute révolution, la recherche pour les opprimés de plus de liberté, de justice mais surtout d'égalité. Ce dernier trait est majoritairement provocateur des plus grandes révolutions, sa recherche mène souvent les Hommes à surpasser leur crainte pour affronter un système qu'ils dénoncent et dont ils veulent s'affranchir. Cette facette presque symbolique va se trouver au cœur de la Révolution française, tant dans sa progression jusqu'à l'année célèbre de 1789, que par la suite, lors de son développement effréné entre 1789 et 1799. La notion d'égalité est recherchée par les Hommes, elle déplace les masses et peut mener à la violence et au déchirement pour son obtention et son respect par tous.
[...] Pourtant nous observerons que ce soulèvement n'a pas radicalement fait évoluer la notion d'égalité au cœur du nouveau régime révolutionnaire. La recherche de l'égalité, une cause majeure du soulèvement français Dès lors, nous verrons en quoi la société d'Ancien Régime a pu mener les Hommes au soulèvement par le maintien des inégalités puis comment cette révolution de la France oppressée a été menée Le système fondamentalement inégalitaire de l'Ancien Régime L'organisation du système d'Ancien Régime avait pour fondement principal l'inégalité, les gouvernants maintenant la disparité en leur faveur face aux gouvernés trop souvent négligés. [...]
[...] Mais pourtant, la notion d'égalité aurait-elle pu primer dans une société révolutionnaire guidée par la conception de souveraineté populaire rousseauiste? [...]
[...] L'État refuse alors de s'immiscer dans la vie économique du pays et refuse ainsi de fixer les prix de la nourriture de première nécessité, ce qui n'arrange pas la situation du petit peuple qui souffre grandement de cette situation de précarité extrême. Pour finir, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui est sacralisée par le peuple est en réalité un texte imparfait et inachevé. Ce document n'est pas décisif par son absence de caractère obligatoire pour les gouvernements et cette déclaration laisse en réalité une place réduite à la notion d'égalité au nom du libéralisme économique. [...]
[...] Il y par la suite, l'abolition tardive de la royauté le 21 septembre 1792 puis la proclamation de la République le 22 septembre 1792. Par ces différents éléments, il y a naissance dans le système français de la notion d'individu et de citoyen ce qui se concrétise par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 qui est devenue avec le temps un texte symbolique et important et qui pose les bases de systèmes plus modernes et justes. [...]
[...] L'émergence de la nation implique aussi par elle-même le rejet du système d'organisation tripartite de la société et l'exercice des corporations. Vient alors par la suite l'éminente nuit du 4 août 1789 où il est définitivement décidé l'abolition des privilèges et la société d'ordres, il y a alors une irréversible rupture avec le système d'Ancien Régime et une importante apparition d'une volonté d'égalité dans les décisions révolutionnaires. Cette nuit du 4 août est un événement fondamental car l'Assemblée, qui est Constituante depuis le 9 juillet 1789, met fin au système féodal, c'est une réponse des constituants à la prise de la Bastille. [...]
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