Le début du XXème siècle est marqué par la vague d'industrialisation entraînée par la 2nde révolution industrielle, et l'émergence d'un groupe social nouveau : le prolétariat industriel, qui pose aux élites, au personnel politique, enfin à ces groupes dominants, dirigeants qu'on peut recouvrir sous le terme de « République bourgeoise » la « question sociale », c'est-à-dire d'abord la « question ouvrière », et plus généralement la question des nouveaux pauvres, des exclus de la société. On rejoint là les analyses de Marx qui voit s'opposer bourgeois et prolétaires dans la « lutte des classes ». Cependant ceci nous amène à nous demander si on peut réellement parler de « lutte », ou s'il ne faut pas plutôt voir de la part de la « République bourgeoise » des tentatives pour désamorcer le conflit social.
En effet, il s'agit dans le contexte de la période ? et il faut rappeler d'une part l'organisation croissante des revendications ouvrières au sein d'un syndicalisme qui s'affirme révolutionnaire, d'autre part le climat de peur en réaction à cette violence déclarée ? il s'agit pour ces élites de la République de rétablir/d'assurer la cohésion sociale :
- Quelles sont alors les différentes attitudes face à la question sociale ?
- Quelles sont les différentes solutions proposées pour l'intégration des groupes marginalisés, en particulier donc les ouvriers qui campent « aux portes des cités » ?
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[...] Et par exemple la volonté de réformes en 1906 de Clemenceau, bien que radical, montre qu'il est proche des préoccupations socialistes). Donc pour les politiques, il s'agit de préserver l'ordre social face à l'agitation ouvrière, qui connaît des sommets dans la période –notamment en 1906- de trouver donc une réponse immédiate pour maintenir l'ordre public, mais la réponse des politiques vise également le long terme, avec l'instauration de lois sociales qui permettent une régulation juridique de la question sociale. ( régulation juridique Enfin, au niveau plus général des groupes bourgeois dans leur ensemble, des groupes intégrés à la République et qui ressentent l'émergence du prolétariat comme une menace à leur ordre social, on peut s'intéresser à une régulation qui apparaît alors d'ordre plutôt idéologique, dont on peut également se demander si elle correspond à une initiative étatique visant à faire accepter par ces groupes bourgeois la nouvelle réalité sociale, et donc on peut voir une nouvelle sensibilité à la question sociale, une réflexion en termes à la fois quantitatifs, avec le développement des enquêtes statistiques, et qualitatifs. [...]
[...] instrument de gestion : attirer et conserver la MO). Les préoccupations sociales du patronat au début du XX°s s'inscrivent largement dans la lignée des réflexions de Frédéric Le Play, ingénieur au départ, et sociologue qui propose en 1863 dans sa Réforme sociale des remèdes aux problèmes des relations entre ouvriers et patronat, parmi lesquels la permanence des engagements réciproques du patron et de l'ouvrier l' entente complète touchant la fixation du salaire conformément aux prescriptions de la coutume Selon lui, le chef doit lui-même d'abord donner l'exemple, il ne doit pas s'inspirer uniquement de son intérêt personnel, ni de l'intérêt personnel et immédiat des ouvriers, c'est le bien commun qu'il doit avoir en vue. [...]
[...] Cependant, à côté des médecins, hygiénistes et ingénieurs, le droit et les juristes occupent une place nouvelle, développant une réflexion sur les conditions de travail, mais également autour de la notion d'apprentissage. Toute la question sociale est désormais couverte par le réformisme républicain et philanthrope et elle est parallèle à l'action publique. + mutation des mentalités qu'illustre le principe de l'obligation ( cf analyses de Castel : désormais, la justice sociale se fonde sur la nécessité de maintenir la solidarité de la société. [...]
[...] KUISEL, le capitalisme et l'Etat en France A. DEWERRE, le monde du travail en France P. ROSANVALLON, l'Etat en France R. [...]
[...] La naissance de la statistique sociale constitue à ce titre une étape importante du mouvement de prise en charge par l'Etat du travail industriel. Si le savoir statistique concerne d'abord les conflits sociaux, la SGF (Statistique Générale de la France) renouvelle son matériel et lance de nouvelles enquêtes, comme en 1907 la 1ère enquête de consommation, en 1911 une enquête périodique sur les prix de détail . Afin de disposer d'un corps de spécialistes, un concours de niveau élevé est instauré, et l'Institut de statistique de l'université de Paris est créé. [...]
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