Le texte proposé est une note de Le passé d'une illusion de l'historien français François Furet qui fut à l'origine de Fascisme et communisme, elle est explicitement destinée à Ernst Nolte et nous donne le point de vue de Furet sur les thèses qui furent à l'origine de l'Historikerstreit qui fit rage en RFA de 1986 à 1987
[...] L'Historikerstreit vu outre-Rhin A. L'histoire allemande : un sujet crucial aussi en France Les raisons, le contexte En France, cette querelle touche de nombreux domaines(politique, historiques, politique), par exemple en matière comparée elle s'avère riche en apports puisque l'étude du totalitarisme s'était focalisée sur le stalinisme, en raison de la place du PC et de la séduction exercée sur les milieux intellectuels d'un modèle, qui n'était pas, à leurs yeux coupable de compromission avec le nazisme ou le colonialisme : procès Barbie, affaire Wadheim en Autriche. [...]
[...] Dans les années 1950-60, on assiste à une profonde mutation de l'historiographie au sujet de la question de la continuité ou discontinuité dans l'histoire allemande du Reich bismarckien au IIIe Reich. Dans les années 50 est créé l'Institut für Zeitgeschichte : K. D. Bracher : die Auflösung der Weimarer republik qui réveille un tabou majeur en niant que le nazisme soit un accident de l ‘histoire et en soulignant la complicité de larges couches de la société allemande (classes dirigeantes) : Fischer ; Der Griff nach der Weltmacht (la tentative de domination mondiale) où l'impérialisme de l'Allemagne wilhéminienne est interprété comme une fuite en avant des problèmes de la société allemande et soulève des discussions passionnées en attribuant à l'Allemagne la responsabilité, sinon unique, du moins déterminante dans le déclenchement de WW1. [...]
[...] Une querelle passionnée se déclenche : les articles se répondent, multipliant les diatribes et les distorsions à tel point que D. Sternberger constate en 1988que si l'objectif de la science est véritablement de comprendre, il faut en conclure qu'elle est impuissante face au phénomène d'Auschwitz De plus le débat scientifique apparaît d'emblée comme instrumentalisé par la politique et l'actualité (Kohl),R. Leicht, rédacteur en chef du Zeit dénonce une lutte pour le pouvoir politique et moral immédiats et donc une querelle partisane opposée aux exigences de la science. [...]
[...] Pour Furet, les 2 idéologies ne peuvent pas être étudiées séparément, il rappelle l'ordre chronologique, montre que sur le plan idéologique, l'extrémisme universaliste du bolchevisme provoque l'extrémisme du particulier dans le nazisme et il insiste sur la terreur comme élément fondamental de la popularité des fascismes. Cependant, il voit une erreur dans le fondement rationnel de la paranoïa antisémite d'Hitler dans la déclaration de Chaïm Weizmann en septembre 39. On peut rappeler que les écrits de Mein Kampf sont bien antérieurs et annonçaient clairement la politique qui allait être mise en œuvre. Conclusion La suite de l'ouvrage rassemble des considérations sur d'autres sujets. [...]
[...] En définitive, on peut voir dans l'initiative de Furet une tentative de réhabilitation de Nolte, dont l'œuvre et l'interprétation sont parmi les plus profondes qu'ait connu ce siècle mais surtout comme une entreprise en vue d'une historiographie plus objective affranchie des limites du politiquement correct et des manipulations politiques. [...]
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