En 1944, la conférence de Brazzaville propose l'émancipation des peuples colonisés mais à l'intérieur du « bloc français ». Cette conférence qui suscite cependant beaucoup d'espoir dans les colonies, est en fait révélatrice de la détermination française à garder ses territoires d'outre mer.
La IVeme république, née en octobre 1946, est ainsi le produit d'un milieu politique et d'une opinion publique farouchement opposés à toute idée d'indépendance.
Le comportement de la France vis à vis de la question coloniale semble pourtant complètement décalé par rapport au contexte mondial. L'empire britannique se réduit pacifiquement, l'ONU multiplie les incitations au respect du droit des peuple à l'autodétermination, les deux grandes puissances (Etats Unis,URSS) exercent de fortes pressions afin de libérer les peuples opprimés de la tutelle des Européens.
Or les Français ne souhaitent pas évoluer : ils considèrent encore leurs possession d'Indochine et d'Afrique comme une partie du territoire national. Et les difficultés de fonctionnement rencontrées par la IVeme république contribuent en aucun cas à la cohérence de la politique coloniale.
Ainsi l'absence de réel aménagement institutionnel sous la IVeme république à propos des colonies n'est elle pas révélatrice des contradictions de la politique coloniale française ?
[...] Dès 1947 selon JP RIOUX dans La France de la quatrième république (tome l'Assemblée de l'Union française n'est plus qu'une coquille vide. .La IVeme République ne parvient pas à convaincre les peuples coloniaux, séduits par l'indépendance à l'amiable de l'Inde, du bien fondé d'une telle politique de collaboration. -La IVeme République lance cependant une initiative expérimentale en 1946 : la création des DOM/TOM a pour ambition d'introduire une troisième voie entre l'indépendance et le protectorat. Les territoires demeurent sous la tutelle française, mais développent des autorités locales et gèrent leur territoire plus librement. [...]
[...] - Les gouvernements de la IVeme République tentent également d'apaiser les révoltes par des promesse d'indépendance : en mars 1946, Ho Chi Minh signe avec la France un accord au terme duquel le Vietnam devient un Etat libre, membre de la Fédération Indochinoise et de l'Union Française.Cet accord se constitue par un acte d'indépendance malgré la rédaction ambiguë ; mais en plus de cela, il est très vite violé par l'amiral d'ARGENLIEU.En 1948 les accords de la Baie d'Along reconnaissent l'indépendance du Vietnam, puis celle du Laos et et du Cambodge. Mais là encore les protectorats sont maintenus. Cette politique des fausses promesses conduit logiquement à des solutions extrêmes. [...]
[...] Or les Français ne souhaitent pas évoluer : ils considèrent encore leurs possession d'Indochine et d'Afrique comme une partie du territoire national. Et les difficultés de fonctionnement rencontrées par la IVeme république ne contribuent en aucun cas à la cohérence de la politique coloniale. Ainsi l'absence de réel aménagement institutionnel sous la IVeme république à propos des colonies n'est elle pas révélatrice des contradictions de la politique coloniale française ? L'aménagement institutionnel n'est qu'un moyen de préserver la domination française : Un aménagement institutionnel inefficace . [...]
[...] Or c'est justement le drame algérien qui entraîne la chute de la IVeme République. Il semble ainsi que la question coloniale soit symptomatique de toutes les erreurs de fonctionnement de la IVeme République et des frustrations engendrées par l'instabilité du régime. La question coloniale symbolise à la fois l'incapacité à trancher et l'incohérence des politiques menées. La IVeme République est une période de transition, pendant laquelle la France cherche à s'adapter à la fois au nouveau contexte mondial, mais aussi à une nouvelle société .Et la question coloniale symbolise toutes ces hésitations. [...]
[...] Sous les gouvernements de MENDES-FRANCE, Edgar FAURE et Guy MOLLET, la politique coloniale semble s'adoucir. Les deux protectorats d'Afrique du Nord (Tunisie, Maroc) accèdent petit à petit à l'indépendance (politique de l'indépendance dans l'interdépendance chère à Edgar FAURE).En 1956, la loi-cadre DEFFERRE accroît l'autonomie politique des colonies africaines (assemblées locales) .On peut expliquer ce revirement par la crainte d'un nouveau conflit. Mais cela ne signifie en aucun cas que la France s'oriente vers plus de souplesse : au même moment la guerre d'Algérie s'amplifie. [...]
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