La quatrième République

Résumé du document

De Gaulle arrive en France dès le 14 juin 1944 et installe le GPRF à Paris dès le 26 août. Il veut à tout prix éviter que la France soit un « gouvernement militaire des territoires occupés » anglo-saxon comme c'est le cas en Italie ou aux Pays-Bas. La situation du pays est catastrophique : 600 000 morts, un déficit démographique estimé à 2 millions de naissances, des destructions matérielles considérables dans au moins 74 départements, un réseau de transport et de communication inutilisable, une flotte commerciale réduite à néant, des réserves financières épuisées (Vichy a versé 100 milliards de francs à l'Allemagne), des pénuries d'énergie, de matières premières, une inflation forte et un marché noir florissant.

Extraits

[...] Les difficultés de la IVe République 1. Un régime instable La Constitution de 1946 devait engendrer un régime stable : le gouvernement, dont le président du Conseil est investi par l'Assemblée nationale, ne peut être renversé que par le vote d'une mention de censure ou par un désaveu, de même le gouvernement peut dissoudre l'Assemblée. Mais la pratique de la double investiture (avant et après la formation du gouvernement) et l'éclatement du paysage politique rendent nécessaires des alliances entre partis. [...]

[...] La fin du tripartisme devient définitive dans les semaines qui suivent. Les communistes français, après le plan Marshall, adoptent un discours très critique envers le gouvernement, notamment au sujet de sa politique coloniale et pro-américaine. Il soutiennent également un vaste mouvement de grèves, organisé par la CGT, qui est sous contrôle du Parti Communiste, atteignant son point culminant en novembre. Celles-ci prennent parfois un caractère insurrectionnel et nécessitent le recours à l'armée. Ainsi, le Parti communiste est une force d'opposition puissante, qui rassemble jusqu'en 1956 plus du quart de l'électorat. [...]

[...] Succès et défaites de la IVe République 1. Un rapprochement européen Dans un contexte de guerre froide, la France choisit de se lier aux États-Unis dans un premier temps : elle accepte le plan Marshall en 1947, dont elle reçoit 20% des crédits entre 1948 et 1952. En 1948, elle est également l'un des pays fondateurs de l'OECE qui est chargée de répartir l'aide venue du Plan Marshall. Elle est enfin un des pays fondateurs de l'OTAN : cette alliance politique et militaire, dont le siège est à Paris lors de sa création, place la France sous la protection américaine. [...]

[...] Les autres organes sont secondaires : le Conseil de la République, qui a replacé le Sénat, n'a qu'un rôle consultatif. Cependant, il retrouve une partie de ses pouvoirs législatifs dès 1950 et le nom de Sénat en 1954. Le président de la République, élu par le Parlement, a surtout un rôle honorifique ; il préside aussi l'Union française (ensemble associant métropole, Algérie, départements d'outre-mer, territoires d'outre-mer et territoires associés : Cameroun, Togo, Maroc, Tunisie, Cambodge, Laos, Annam et Tonkin). Les législatives du 10 novembre 1946 élisent une assemblée dominée par le tripartisme (PCF 29% des sièges, MRP 27% et SFIO les sénatoriales des 24 novembre et 8 décembre 1946 élisent un Conseil de la République assez proche (MRP PCF 29% et SFIO tandis que la présidentielle du 16 janvier 1947 (élection par les parlementaires) fait du socialiste Vincent Auriol le nouveau président de la République. [...]

[...] A partir de 1946, elle gère également une caisse d'allocations familiales. Un vaste secteur public est constitué grâce à une vague de nationalisations : elles concernent des entreprises qui ont collaboré et des secteurs jugés vitaux comme le secteur bancaire (Crédit Lyonnais, Société Générale), les assurances, le charbon, l'électricité et le gaz (EDF-GDF) et les transports (Air France, la RATP, la Marine marchande). Des entreprises ayant collaboré avec l'occupant font l'objet de nationalisationssanctions, comme Renault. Le haut commissariat à l'énergie atomique est créé en octobre 1945. [...]