La fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 marque pour la France une période de bouleversements politiques et de ruine économique. Elargie à l'Europe, cette situation accentue le phénomène, déjà naissant en 1919, non seulement de la perte de la prééminence politique, économique, culturelle qui définissait jusque là le continent par rapport au reste du monde, mais aussi parallèlement à la concentration de la puissance entre les mains de deux principaux Etats, les Etats-Unis et l'U.R.S.S.
[...] Dès lors, ni la diplomatie, ni le régime intérieur de la France ne devraient être exclusivement orientés vers une des puissances, un des modèles étrangers ; c'est la marge de liberté que donne la géographie encore que cela traduise aussi l'obligation d'un assujettissement minimum aux grandes puissances. Dès novembre 1944, Bidault (alors ministre des Affaires étrangères) disait : une alliance à l'Occident ? mais oui . comment pourrions-nous faire autrement ? mais aussi une alliance à l'Orient . Jamais la France n'acceptera d'être limitée à l'Occident du monde. Cela confirme incertitude de la politique extérieure française dont parle R. Aron aux lignes 21-22. [...]
[...] Désormais, le sort de l'Europe se décide en dehors d'elle et sa sécurité dépend de la protection des deux grands : les Etats-Unis ou l'U.R.S.S. De ce fait, elle ne retrouvera pas de sitôt la possibilité d'une action autonome ; l'Europe ne peut plus se permettre d'aller à l'encontre de la volonté des grands qui ne sont pas européens. Ce changement des pôles de la vie internationale concerne la nature même des rapports de force. D'où un décalage entre l'échelle européenne et l'échelle mondiale En 1945, la suprématie se mesure à la dissémination des forces et des influences dans le monde. [...]
[...] Ce qui restreint d'autant plus la liberté d'action : la défense est un attribut et la garantie de la souveraineté. De plus, une dépendance militaire est lourde de conséquences politiques. - dans le domaine économique et industriel, le prix de la guerre est élevé ; l'image que donne la France est celle d'un pays ravagé et ruiné. Elle se retrouve ainsi, en 1945, en disette de charbon qui participe à la paralysie de la sidérurgie, à la chute de la production industrielle. [...]
[...] De plus avant 1939, les grandes puissances européennes étaient des Etats moyens par leur population, superficie et ressources. Les nouvelles grandes puissances sont des Etats géants. Raymond Aron voit ainsi dans la déchéance de l'Europe l'une des causes de la perte de puissance de la France. Mais, cette dernière est avant tout le contrecoup de l'annihilation de la souveraineté nationale du pays. B. Et toutefois nuancée par L'auteur relativise avec deux éléments dont le second n'est pas négligeable en 1945. [...]
[...] Si elle ne fait plus partie des grandes puissances, elle n'est cependant pas un satellite, même si les grandes conférences au sommet se font sans elle. B. L'importance des nouvelles forces politiques en France Cette politique extérieure de flottement plus que d'incertitude est en particulier déterminée par l'importance des nouvelles forces politiques à l'issu du conflit. C'est, tout d'abord, celle des communistes : elle est accentuée par le rôle joué par l'Armée Rouge dans la défaite de l'Allemagne et par voie de conséquence, dans la libération de la France. [...]
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