Après les affres de la « grande dépression », durant laquelle elle a été surclassée par l'Allemagne et les Etats-Unis, la France entre indéniablement, au tournant du XXème siècle, dans une phase de prospérité et de croissance. La Belle Epoque, qu'on situe son origine en 1896, lorsque l'économie donne les premiers signes de reprise, ou en 1906, quand la croissance devient réelle, voit les industries françaises se moderniser, la compétitivité s'améliorer, des secteurs prometteurs (comme l'automobile ou l'aéronautique) se développer… L'essor français à la Belle Epoque n'est donc pas seulement un mythe forgé pendant l'entre-deux-guerres mais correspond bien à une réalité. Cependant, est-il suffisant pour affirmer que la France constitue, à la veille de la première Guerre Mondiale, une véritable puissance ?
Si l'influence de la France dans le monde est réelle (revêtant l'aspect d'un impérialisme colonial et financier ainsi que d'un important rayonnement culturel), elle ne doit pas masquer l'existence d'un certain « retard français » sur le plan économique. Par ailleurs, face à la montée des tensions entre Etats européens, la France semble bien fragile.
[...] La puissance française à la Belle Epoque est bien réelle ; cependant, elle demeure limitée, notamment sur le plan économique et diplomatique. La France souffre de la comparaison avec ses voisins anglais et allemand mais surtout avec une super-puissance qui commence à s'affirmer dès avant la guerre : les Etats-Unis. Pour s'en convaincre, un seul chiffre : les Etats-Unis participent à la production mondiale à hauteur de contre pour la France. A la Belle Epoque, une nouvelle hiérarchie internationale commence à se dessiner, remettant en cause la suprématie européenne. [...]
[...] On a pu remarquer que les colonies ne représentaient pas un immense atout pour l'économie française, ne fournissant que des importations, n'absorbant que des exportations et ne représentant que des investissements français. Elles n'en demeurent pas moins un incontestable élément de la puissance française, d'autant qu'il existe, pendant la Belle Epoque, un consensus quant à la politique coloniale. A l'impérialisme colonial s'ajoute un autre impérialisme, financier celui-là. La France est le second banquier du monde, derrière la Grande Bretagne. En 1913, ses avoirs financiers représentent 45 milliards de francs. Les Français épargnent énormément et les banques françaises offrent ainsi des taux d'intérêts assez bas. [...]
[...] Il en résulte une véritable puissance financière de la France. Les investissements se concentrent en Europe et en Russie ( environ des investissements français au début du siècle). Mais cet impérialisme financier est-il vraiment favorable à la France ? Certes, il traduit un manque de dynamisme des industries françaises, puisque les Français préfèrent investir à l'étranger. Il est également vrai qu'il prive les industries françaises d'investissements. Mais deux remarques s'imposent : d'abord, les investissements s'autofinancent c'est-à-dire qu'ils ne privent pas réellement les industries françaises de fonds. [...]
[...] Les difficultés que connaît cette société sont réelles : ravages de l'alcool, de la violence, montée de la contestation sociale (on passe de 600000 journées de grève cumulées à la fin du siècle à 3 millions et demi en 1913). Elles affaiblissent la France. Mais il semble tout de même excessif de parler de société bloquée Néanmoins, nous avons vu que la puissance française admettait de nombreuses limites, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan social. La puissance française admet également des limites dans les domaines diplomatique et militaire. [...]
[...] La puissance française à la Belle Epoque : mythe ou réalité? Après les affres de la grande dépression durant laquelle elle a été surclassée par l'Allemagne et les Etats-Unis, la France entre indéniablement, au tournant du XXème siècle, dans une phase de prospérité et de croissance. La Belle Epoque, qu'on situe son origine en 1896, lorsque l'économie donne les premiers signes de reprise, ou en 1906, quand la croissance devient réelle, voit les industries françaises se moderniser, la compétitivité s'améliorer, des secteurs prometteurs (comme l'automobile ou l'aéronautique) se développer L'essor français à la Belle Epoque n'est donc pas seulement un mythe forgé pendant l'entre-deux-guerres mais correspond bien à une réalité. [...]
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