En évaluant la puissance française par ses fondements et ses manifestations, on peut distinguer deux phases. De 1900 à 1930, la France de la Républicaine et de l'empire colonial apparaît comme l'une des grandes puissances du monde. Sa victoire dans la première Guerre Mondiale avec ses alliés est une véritable apogée et confirme ce constat. Cependant ce succès affaiblit la France autant qu'il la réconforte dans son statut de vainqueur. De 1931 à 1945, la crise profonde et durable accentue cet affaiblissement de la France. La défaite sans précédent de 1940 et l'Occupation entraînent la déchéance finale. Seule la Résistance prépare son relèvement dès 1945
[...] Elle a retrouvé son intégrité territoriale (l'Alsace Lorraine est enfin aux redevenue française) et son empire est agrandi (le Cameroun, nouvelle colonie, la Syrie et le Liban mandat de la SDN). Le fait que les négociations de paix se tiennent à Versailles, en France, consacre sa gloire. Pour les contemporains, la France a gagné et revient au premier rang des nations. Pourtant dès le traité de Versailles, des signes de faiblesse apparaissent une victoire en trompe-l'oeil ? Les négociations de paix s'avèrent plus difficiles que prévu. En effet les alliés ont perdu leur belle unanimité avec la perte de leur ennemi commun. [...]
[...] Le bilan matériel se chiffre à de la richesse nationale. Comme les combats ont principalement eu lieu sur le territoire national, on compte maisons détruites et 3 millions d'hectares incultivables. La dette publique intérieure est de 154 milliards de francs et la dette extérieure de 30, surtout auprès des Etats-Unis. La plus dangereuse est la dette flottante, l'endettement à court terme. Le pays dépend financièrement des réparations. Si en apparence la France sort grandie de la première guerre mondiale, et notamment par rapport à l'Allemagne, elle est en réalité profondément affaiblie par ce conflit. [...]
[...] Elle vise aussi à ne plus rendre la France dépendante de la diplomatie anglaise. Une nouvelle alliance avec la Russie est exclue par son remplaçant Pierre Laval car elle est communiste. De la Petite Entente, il ne reste véritablement que le pacte d'assistance entre la France et la Tchécoslovaquie renforcé en 1935. Pour garantir ce pacte, il aurait fallu une force offensive de dissuasion. Or de son côté, l'armée en est encore à la doctrine du "front continu" théorisé par le maréchal Pétain sur le modèle de la première guerre mondiale. [...]
[...] Sans entrer dans les détails de la crise, la reculade française s'explique aussi par une surestimation du potentiel de l'armée allemande et surtout de son aviation, la Luftwaffe. Surestimer la puissance de son adversaire, c'est ce sous- estimer soi-même et ne pas croire en sa puissance. La France elle-même fait ainsi l'aveu quasi officiel de son affaiblissement. Pour les contemporains, la puissance française baisse aussi par rapport à ses rivaux. Il y a surestimation des puissances et allemande et plus encore italienne. Les pays totalitaires étaient en temps de paix, à égalité de force, plus puissants que les pays démocratiques. [...]
[...] La France en effectue une le 26 septembre 1936, trop tardivement. La dévaluation était perçue par les contemporains comme une perte de puissance, la devise nationale perdant de sa valeur. On s'en tenait à l'orthodoxie financière de l'étalon or, rétabli en 1928. Son abandon et une dévaluation auraient permis de rendre les exportations plus compétitives et de relancer l'économie. Keynes en Angleterre et Paul Reynaud en France était presque les seules à la prôner. Une dévaluation précoce, loin d'être un symbole de faiblesse, aurait renforcé la puissance française. [...]
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