L'un des plus farouches défenseurs de l'automobile, le président de la Chambre syndicale des constructeurs d'automobiles, déclarait à la télévision française à l'occasion de la fermeture du LXe Salon : « Deux des besoins fondamentaux de l'homme sont la liberté — autonomie, auto — et la possibilité de se déplacer — mobilité, mobile. Cela a donné l'automobile. »
Et les millions d'hommes et de femmes, qui à cette heure l'écoutaient, évoquaient sans doute avec un certain amour, une certaine fierté le véhicule qui les attendait en bas de chez eux. Quant à ceux qui ne possédaient pas encore de voiture, ils se prenaient à rêver sans doute de liberté en pensant au jour où ils auraient, eux aussi, « leur » automobile.
[...] Cela a donné l'automobile. Et les millions d'hommes et de femmes, qui à cette heure l'écoutaient, évoquaient sans doute avec un certain amour, une certaine fierté le véhicule qui les attendait en bas de chez eux. Quant à ceux qui ne possédaient pas encore de voiture, ils se prenaient à rêver sans doute de liberté en pensant au jour où ils auraient, eux aussi, leur automobile. L'automobile n'est plus un phénomène, mais une somme de phénomènes, pas toujours distincts dans l'esprit de ceux qui se plaisent à y réfléchir. [...]
[...] Et, bien entendu, l'automobile a peu à peu réglé la vie dans la cité. C'est elle qui décide de l'emploi du temps de la journée : l'heure à laquelle on peut encore sortir faire des courses, parce que les embouteillages n'ont pas commencé, l'heure à laquelle il vaut mieux éviter les nuées des gaz d'échappement et le bruit insupportable, l'heure à laquelle il faut quitter son domicile si l'on veut pouvoir garer là où l'on se rend . Cette présence totale n'a pas été sans un envahissement des esprits. [...]
[...] La même année, le chiffre d'affaires du secteur automobile pouvait être évalué à 70 milliards de francs, tandis que la circulation des automobiles avait rapporté à l'État près de 40 milliards de francs, le cinquième de ses ressources. Un État qui, en contrepartie, n'avait eu à dépenser que 5 milliards pour construire et entretenir les routes, auxquels se sont ajoutés, il est vrai, quelque 6 milliards dépensés par les collectivités locales et par les entreprises privées qui construisent et exploitent maintenant certaines autoroutes françaises. [...]
[...] On en parle rarement en dilettante, presque toujours en spécialiste. Tous les Français ou presque savent quels sont les derniers modèles de l'année, ils connaissent les avantages et les inconvénients du moteur rotatif et de la direction assistée. Surtout, ils connaissent le fonctionnement des automobiles dans tous ses détails. Une seule science leur est aussi familière, la médecine de leur propre corps; le rapprochement n'est pas fortuit. L'automobile a introduit un nouveau langage, ou plutôt un pseudo -langage, sans nuances, sans double sens, celui des signaux et des panneaux. [...]
[...] Un phénomène social L'impressionnante réalité de l'automobile ne se mesure pas seulement en chiffres. L'homme et son auto, ou plutôt les hommes et leurs automobiles ont tracé une civilisation qui porte désormais la marque de la voiture dans ses aspects les plus divers. Le transport tout d'abord : il est presque toujours plus pratique de prendre sa voiture qu'un transport collectif pour se déplacer. Certains voudraient faire croire que cela tient à la nature de la voiture . Ce n'est pas exact : partout, la place a été faite pour que le flot des véhicules puisse passer, coûte que coûte, et les autres transports bus ou métros dans les villes, trains et même avions entre les villes n'ont eu que le reste, le sous-sol, l'air, quelques couloirs réservés, un réseau ferré bien faible si on le compare à celui des routes; presque vingt fois moins! [...]
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